Au Soudan, Burhane et Hemetti signent un cessez-le-feu de 72 heures
Les forces armées des généraux ennemis Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdane Daglo entendent respecter cette trêve, négociée sous l’égide des États-Unis, si leurs rivaux en font autant. Les combats ont déjà fait plus de 400 morts depuis la mi-avril.
Après dix jours de combats, plusieurs centaines de morts et un exode massif, les hommes des généraux ennemis Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemetti », son adjoint devenu rival, ont conclu un cessez-le-feu de 72 heures sous l’égide des États-Unis.
« Après d’intenses négociations ces dernières 48 heures, l’armée soudanaise [pro-Burhane] et les Forces de soutien rapide [FSR, pro-Hemetti] ont accepté de mettre en œuvre un cessez-le-feu dans tout le pays », a affirmé dans un communiqué le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, peu avant l’entrée en vigueur de la trêve à minuit (22 h 00 GMT lundi).
Dans une déclaration sur Facebook, les Forces armées soudanaises ont indiqué qu’elles respecteraient le cessez-le-feu à condition que leurs rivaux fassent de même. Les paramilitaires des FSR ont également annoncé une « trêve dédiée à l’ouverture de couloirs humanitaires et pour faciliter les déplacements des civils ».
Trêve humanitaire
Khaled Omar Youssef, le porte-parole des Forces de la liberté et du changement (FLC), le bloc civil historique du Soudan, a déclaré se féliciter « d’une médiation américaine, pour la mise en place de cette trêve humanitaire ». « Elle donnera lieu à un dialogue sur les modalités d’un cessez-le-feu définitif », précise-t-il, alors que le secrétaire d’Etat américain indique travailler avec les alliés et les partenaires des États-Unis en vue de la mise en place d’une « commission » chargée de négocier une cessation permanente des hostilités au Soudan.
Explosions, raids aériens et tirs n’ont pas cessé depuis le 15 avril à Khartoum, poussant à l’exode des milliers d’habitants de la capitale. Les combats ont déjà fait plus de 427 morts et 3 700 blessés, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires. Les violences risquent d’ »envahir toute la région et au-delà », a mis en garde le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. L’ONU avait réclamé plus tôt le 24 avril l’arrêt des combats pour « éloigner le Soudan du précipice ».
Le Conseil de sécurité doit se réunir le 25 soir au sujet du conflit. Malgré le départ de nombreux diplomates et citoyens étrangers, Volker Perthes, le chef de la mission de l’ONU qui tente depuis quatre ans d’obtenir des militaires au pouvoir une transition vers la démocratie, a annoncé qu’il resterait au Soudan.
« Alors que les étrangers qui le peuvent s’enfuient, l’impact des violences sur une situation humanitaire déjà critique s’aggrave », prévient l’ONU, dont les agences ont suspendu leurs activités. Cinq humanitaires ont été tués et, selon le syndicat des médecins, près des trois quarts des hôpitaux sont hors service. Les deux camps s’accusent d’avoir attaqué des prisons pour faire sortir des centaines de détenus et de piller maisons et usines. Des affrontements ont éclaté aux abords de plusieurs banques.
(avec AFP)
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