L’opposition échoue à installer ses « ministres », Ravalonmanana sollicite la médiation internationale
L’opposition malgache a déclenché de nouveau un mouvement pour installer ses "ministres", mouvement qui s’est soldé en un sit-in en raison de la forte protection par les forces de sécurité du quartier regroupant les sièges de différents ministères à Antananarivo.
Partant de la place du 13-Mai, dans le centre d’Antananarivo, quelque 10. 000 partisans de l’opposition sont arrivés au quartier Anosy où sont groupés une dizaine de ministères, notamment ceux des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Education nationale, de l’Intérieur, de la Sécurité publique, et des Travaux publics, a constaté un journaliste de Xinhua.
Mais toutes les routes menant aux ministères sont barrés par les forces de l’ordre et les policiers et les gendarmes.
Les manifestants se sont arrêtés à environ 50 mètres du barrage composé d’une centaine de militaires.
Certains partisans de l’opposition, vêtus en couleur orange, signe de soutien au chef de l’opposition Andry Rajoelina, sont assis.
L’organisateur anime la manifestation avec des chants religieux. Une délégation de l’opposition, composé du "Premier ministre" Monja Roindefo et six "ministres" du "gouvernement de transition", formé par Andry Rajoelina, a tenté de négocier avec un officier des forces de l’ordre.
Mais les forces de l’ordre ont refusé de les laisser passer. Les manifestants se sont dispersés ensuite dans le calme à l’appel des organisateurs qui ont convoqué un nouveau sit-in mercredi matin au même endroit.
Parallèlement, le président malgache Marc Ravalomanana a reçu l’ensemble des membres du Corps diplomatique à Antananarivo et les émissaires des Nations Unies et de l’Union africaine (UA), ainsi que les représentants des bailleurs de fonds.
C’était la première fois depuis le début de la crise politique à Madagascar que M. Ravalomana a réalisé une telle réception, selon le site internet de la présidence malgache.
Le président Ravalomanana a réaffimé le message contenu dans la déclaration du 14 février : la mise en place d’une commission d’enquête indépendante relative à l’incident du 7 février à la place du palais présidentiel et l’ouverture au dialogue et aux échanges. Il a appelé la communauté internationale à poursuivre leur médiation pour aider Madagascar à mettre fin à la crise politique malgache amorcée depuis fin janvier dernier.
Le maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, destitué le 3 février dernier par le ministère de l’Intérieur, s’engage dans un bras de fer avec le président Marc Ravalomanana et mène depuis un mouvement de contestation, qui s’est soldé en des manifestations et des émeutes.
Le 7 février, 28 personnes ont trouvé la mort lors d’un affrontement violent entre les manifestants et la garde présidentielle qui, selon les médias locaux, ont tiré sur la foule des partisans de M. Rajoelina.
"A Madagascar, seuls les débats et les discussions peuvent orienter efficacement les décisions à prendre", a souligné le ministre malgache des Affaires étrangères, Marcel Ranjeva, cité par le site présidentiel.
Les deux parties ont entamé des pourparlers qui n’ont pas fait de percées jusqu’à présent. Selon des sources concordantes à Antananarivo, les deux camps poursuivent toujours, en secret, les négociations pour tenter de trouver un accord permettant de régler la crise politique.
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