L’Égypte a tranché : Cléopâtre avait la « peau claire »

Si la « Queen Cleopatra » de Netflix est noire, celle du Caire a des traits européens. C’est le ministre égyptien des Antiquités qui a tranché, espérant mettre fin à une polémique récurrente sur les origines noires du peuple égyptien.

« La mort de la reine Cleopâtre », par Guercino, Musei di Strada Nuova. © Leemage via AFP

Publié le 28 avril 2023 Lecture : 2 minutes.

Le 17 avril, le ministère égyptien des Antiquités a tranché : Cléopâtre avait la « peau blanche et des traits hellénistiques ». Il répond ainsi à Netflix qui vient d’annoncer la sortie prochaine d’un docu-fiction dans lequel une actrice noire incarne la célèbre reine, suscitant des réactions passionnées.

« Queen Cleopatra », produit par Jada Pinkett Smith et présenté comme « fondé sur des reconstitutions et des témoignages d’experts », sera diffusé le 10 mai sur la plateforme de vidéo à la demande. La bande-annonce assure que le film retrace la vie de la dernière pharaonne d’Égypte, « en lutte pour défendre son trône, sa famille et son œuvre ».

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Traits européens

Mais avant même sa diffusion, il suscite une vive polémique en Égypte. De nombreux internautes y ont vu une réécriture de l’Histoire tandis qu’une pétition en ligne, intitulée « Arrêtez le documentaire sur Cléopâtre sur Netflix pour falsification historique », a recueilli plus de 40 000 signatures. Dans un pays où des voix réclament régulièrement l’interdiction de Netflix pour des contenus jugés offensants, la députée Saboura al-Sayyed a demandé une énième fois au Parlement d’interdire la plateforme.

C’est pourquoi, le 27 avril, le ministère des Antiquités a publié un long communiqué citant de nombreux experts qui s’accordent sur le fait que Cléopâtre avait la « peau blanche et des traits hellénistiques. » « Les bas-reliefs et les statues de la reine Cléopâtre en sont la meilleure preuve », poursuit le texte ministériel illustré de pièces de monnaies grecques et de statues en marbre représentant Cléopâtre avec des traits européens.

Pour Moustafa Waziri, patron des Antiquités égyptiennes, représenter la souveraine en femme noire n’est rien d’autre qu’une « falsification de l’histoire égyptienne ». Mais ce rappel à l’ordre est surtout motivé par « la défense de l’histoire de la reine Cléopâtre, qui est une partie importante de l’histoire de l’Égypte antique, indépendamment de toute considération raciale », tient-il à préciser.

En Égypte, des internautes et des commentateurs dénoncent régulièrement des campagnes, principalement venues de groupes afro-américains, revendiquant l’origine de la civilisation égyptienne.

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(avec AFP)

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