Zimbabwe : Morgan Tsvangirai devient Premier ministre du gouvernement d’unité (PAPIER GENERAL)

Publié le 11 février 2009 Lecture : 3 minutes.

Morgan Tsvangirai, leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition), a prêté serment mercredi comme Premier ministre du gouvernement d’unité du Zimbabwe. M. Tsvangirai, 56 ans, a été investi par le président Robert Mugabe lors d’une cérémonie à Harare, aux côtés de ses deux adjoints. M. Tsvangirai et ses adjoints, le leader du MDC-M, le professeur Arthur Mutambara, et le vice-président du MDC-T, Thokozani Khupe, ont prêté serment en vertu de l’accord conclu l’année dernière. Des milliers de personnes, y compris des officiels de la Zanu- PF et des factions du MDC, des représentants des organisations internationales, des diplomates étrangers à Harare et des journalistes des différents pays ont participé à la cérémonie de prestation de serment organisé au palais présidentiel mercredi matin dans la capitale zimbabwéenne. Les dirigeants régionaux étaient également présents à cette occasion, notamment le président de l’Union africaine (UA), Jean Ping, et l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, qui avait arbitré les négociations sous mandat de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Le roi Mswati III du Swaziland et le président mozambicain, Armando Guebuza, avaient également fait le déplacement. Les dirigeants du parti devraient maintenant former un cabinet de 31 membres, avec des ministres qui devraient prêter serment d’ici vendredi, selon un calendrier fixé pour eux par la SADC. La prestation de serment marque la seconde étape vers la création d’un gouvernement inclusif au Zimbabwe d’après l’accord du 15 septembre signé par les trois principaux acteurs politiques du pays, à savoir la Zanu-PF, le MDC-T et le MDC-M. La première étape avait consisté en la création d’un Comité conjoint de surveillance et d’application il y a deux semaines. La formation du comité et l’investiture de M. Tsvangirai devraient conduire à la dernière phase de la prestation de serment des ministres du cabinet du gouvernement inclusif vendredi, mettant fin au long processus qui a vu les dirigeants de la SADC faire la navette entre Le Zimbabwe et l’Afrique du Sud ces six derniers mois afin de tenter de trouver une solution amicale à la crise zimbabwéenne. Les Zimbabwéens de toutes les couches de la société, qui souffrent des conditions économiques désastreuses du pays, attendent beaucoup de ce nouveau gouvernement inclusif. Mardi, M. Tsvangirai a nommé son équipe du cabinet avant même sa prestation de serment. Le secrétaire général du MDC-T, Tendai Biti, sera ministre des Finances, et son trésorier adjoint, Elton Mangoma, a obtenu le ministère de l’Economie et des Investissements, selon New Ziana. L’éminent avocat de la capitale, Eric Matinenga, a été nommé ministre des Affaires constitutionnelles et parlementaires, alors que le porte-parole charismatique du parti, Nelson Chamisa, occupera le ministère de l’Information et des Technologies de la communication. Selon l’accord sur le partage des pouvoirs signé par la Zanu- PF et les deux formations du MDC en septembre dernier, la principale faction de l’opposition se verra attribuer 13 postes ministé riels et six adjoints, alors que la Zanu-PF s’est vu confier 15 ministères et huit adjoints. Le MDC-M compte trois ministres et un adjoint. La crise politique au Zimbabwe a éclaté lors des élections générales en mars 2008, dans lesquelles la Zanu-PF a perdu sa majorité dans le Parlement, pour la première fois depuis l’indépendance du pays. Le MDC-T a obtenu 110 sièges contre 99 pour la Zanu-PF. Tsvangirai a aussi remporté plus de voix que le président Robert Mugabe dans l’élection présidentielle tenue en même temps. Il a renoncé à sa participation au deuxième tour sur fond de violences. Grâce aux bons offices du président sud-africain de l’époque, Thabo Mbeki, qui a agi sous le mandat de la SADC, la Zanu-PF et les deux factions du MDC ont signé un mémorandum de compréhension en juillet 2008 et un accord politique en septembre qui prévoit la formation d’un gouvernement inclusif. Aux termes de cet accord, les trois parties partagent le pouvoir pendant une période de cinq ans, après laquelle, des élections devront se tenir. Fin

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