En Côte d’Ivoire, le RHDP et le FPI signent un accord de « partenariat »
Le parti d’Alassane Ouattara et celui de Pascal Affi N’Guessan ont formalisé le 2 mai leur entente, laquelle ne constitue pour autant un « accord électoral » en vue des élections locales, prévues le 2 septembre.
Après des mois de négociations, l’alliance est désormais officielle. Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) et le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) ont signé le 2 mai à Abidjan « un accord de partenariat » pour « la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la démocratie ».
« Nous notons tous que les plaies ne sont pas toutes cicatrisées, parce que nous n’avons pas su aller au bout d’un processus de réconciliation sincère », a déclaré Pascal Affi N’Guessan, ancien proche de l’ex-président Laurent Gbagbo. Selon lui, « la réconciliation impose de pardonner pour surmonter les déchirures et les drames du passé », ajoutant que « quoi qu’il soit arrivé par le passé, l’exigence d’un avenir commun doit l’emporter sur le désir de vengeance », justifiant ainsi la signature de cet accord avec le parti du président Alassane Ouattara.
Porte-parole d’une partie de l’opposition qui ne reconnaissait pas la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé lors du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, Pascal Affi N’Guessan avait participé à la proclamation d’un « Conseil national de transition », censé remplacer le régime. Cela lui avait valu d’être arrêté en novembre 2020, d’être détenu pendant près de deux mois et poursuivi avec d’autres opposants pour « complot contre l’autorité de l’État », « mouvement insurrectionnel », « assassinat » et « actes de terrorisme ».
Pas d’alliance électorale
Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait environ 3 000 morts, des violences avaient également marqué la présidentielle de 2020 (85 morts et un demi-millier de blessés d’août à novembre).
Ibrahim Cissé Bacongo, secrétaire exécutif du RHDP, a salué la « hauteur d’esprit » de Pascal Affi N’Guessan et « le sens de l’État » d’Alassane Ouattara. « Ils ont su faire table rase de beaucoup de choses qui les ont opposés, pour se parler, pour se rencontrer, pour échanger », ce qui a permis à leurs deux partis d’en faire de même pour arriver à cet accord, a-t-il ajouté.
À l’approche des élections régionales et municipales du 2 septembre, Affi N’Guessan a affirmé que ce « partenariat » n’était pas « un accord électoral ». « Mais ce partenariat n’interdit pas de se retrouver, là où cela nous semblera nécessaire » à ce moment-là, a-t-il dit.
(avec AFP)
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