Le ministre burkinabè de la Défense dénonce une « coalition internationale » contre son pays
Le colonel-major Kassoum Coulibaly estime que les différentes « violations » de l’espace aérien sont liées au récent rapprochement du Burkina Faso avec la Russie.
Las des « violations » de l’espace aérien du Burkina Faso, le ministre burkinabè de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly, a dénoncé, le 3 mai, les agissements d’une « coalition internationale » – dont il n’a pas cité les membres – contre son pays lors d’une rencontre à Ouagadougou avec des syndicats et des organisations de la société civile.
Selon lui, ces intrusions sont liées au rapprochement opéré avec la Russie depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré, lors du coup d’État militaire du 30 septembre.
« Il n’y a pas de Wagner ici »
« Beaucoup de personnes pensent que ce sont les Russes qui nous guident », mais « les Burkinabè ne sont pas des enfants », a martelé Kassoum Coulibaly lors de la rencontre, affirmant que « la Russie ne nous dicte aucune loi » et « ne nous donne rien, nous luttons avec les contributions des Burkinabè à l’effort de guerre ».
Comme l’avait déjà fait le capitaine Traoré, il a nié la présence de mercenaires du groupe russe Wagner au Burkina Faso. « Il n’y a pas de Wagner ici », a-t-il dit. Il a estimé que son pays « demande uniquement qu’on lui envoie des moyens ». « Nous n’avons pas besoin qu’on nous envoie un seul militaire étranger, nous avons nos VDP », les Volontaires pour la défense de la patrie, des supplétifs civils de l’armée.
136 corps inhumés à Karma
Lors de la même rencontre, le directeur de la justice militaire du Burkina Faso, le magistrat et colonel François Yameogo, a reconnu que « 136 corps » avaient été inhumés la semaine dernière à Karma dans le nord du pays, après un massacre perpétré le 20 avril par des hommes en uniformes militaires, selon des témoignages.
Le bilan officiel faisait état d’une « soixantaine » de morts, alors que des organisations de défense des droits humains, annonçaient 136 morts à Karma – dont 50 femmes et 21 enfants – ainsi que onze morts dans d’autres villages proches. Les ONG « pointent du doigt la responsabilité » de l’armée burkinabè « dans les meurtres » et le procureur de Ouahigouya (nord) a ouvert une enquête « en vue d’ »élucider » les faits et « interpeller toutes les personnes impliquées ». « À ce jour, 12 personnes ont déjà été entendues, dont des victimes, dans le cadre de l’enquête [qui] suit son cours », a assuré le colonel Yameogo.
Selon un exposé fait par l’Agence nationale du renseignement (ANR) lors de la rencontre, « désorganisés » par les différentes opérations terrestres et aériennes menées par les forces armées burkinabè, « les terroristes font preuve de perfidie en commettant parfois des exactions habillés en tenue militaire du Burkina ».
(avec AFP)
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