Après Ronaldo, Lionel Messi nouvelle prise des Saoudiens ?
La star argentine ne jouera plus en France la saison prochaine. Certaines sources affirment qu’il aurait déjà signé avec un club saoudien. Une belle prise pour le royaume qui mise sur le soft power sportif dans sa rivalité avec le voisin qatari.
En Arabie Saoudite, et sans doute ailleurs, certains rêvaient de ces retrouvailles entre Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, après les avoir vus s’affronter si souvent en Liga espagnole quand ils portaient respectivement les maillots du Real Madrid et du FC Barcelone. À ce jour, la moitié de l’objectif est atteint puisque le Portugais a rejoint en janvier dernier Al-Nassr Riyad pour deux ans et demi et un salaire annuel de 100 millions d’euros, hors primes et menus avantages.
Il semblerait que, ce mardi 9 mai, l’autre moitié du deal soit bouclée : selon une source anonyme interrogée par l’AFP, le transfert du champion du monde argentin pour le riche royaume du Golfe est « une affaire conclue ». « Il jouera en Arabie saoudite », poursuit l’informateur qui assure également : « Le contrat est exceptionnel. Il est énorme. Nous finalisons encore quelques détails. »
Contrat avec Visit Saudi
Si le nom du club sous les couleurs duquel Messi évoluera la saison prochaine n’est pas précisé par la source de l’agence de presse, le mystère est assez mince. Tout le monde dans le milieu sait qu’Al-Hilal, un club de Djeddah considéré comme l’un des principaux rivaux d’Al-Nassr, s’est mis en tête d’attirer le Sud-Américain pour une seule saison. Mais pas à n’importe quel tarif : le champion du monde 2022 y toucherait la somme faramineuse de 363 millions. « Les négociations n’ont pas pris autant de temps qu’avec Ronaldo », a affirmé la source saoudienne ajoutant que, comme pour ce dernier, le montage financier viendrait du fonds souverain saoudien. Le contrat sensationnel de l’attaquant portugais en Arabie saoudite estimé à 400 millions d’euros jusqu’en juin 2025, a fait de lui le sportif le mieux payé au monde en 2023, selon le classement annuel de Forbes.
Le 30 juin prochain, Messi sera officiellement libre puisque le Paris-SG, où il émarge à 35 millions d’euros par an, ne lui a pas proposé de prolongation de contrat. Cette décision est intervenue dans un contexte de relations tendues entre l’Argentin et son club. Ce dernier l’a sanctionné sportivement et financièrement – une suspension de deux semaines, sans entraînements, matchs et salaire – après sa décision de s’envoler pour Riyad avec sa femme et ses deux fils, le 1er mai dernier et sans l’autorisation de ses dirigeants, afin d’honorer un engagement avec Visit Saudi, l’office de tourisme saoudien qui lui verse plusieurs millions d’euros par an.
Offre mirobolante
Messi « est un joueur en fin de carrière et il ne sera pas là seulement pour le football. Il sera là pour contribuer à l’attractivité du royaume », confirme d’ailleurs la source saoudienne de l’AFP en soulignant l’ambition du pays d’attirer d’autres « grands joueurs » ainsi que des jeunes « à l’avenir prometteur ».
L’attaquant argentin a finalement repris l’entraînement le 8 mai mais la décision de ne pas le conserver parmi l’effectif parisien était de toute façon irrévocable. Restait à savoir où atterrirait l’attaquant vedette, qui aura 36 ans le 24 juin prochain. Le FC Barcelone, son club de cœur, était prêt à l’accueillir mais les finances catalanes ne sont plus ce qu’elles étaient et l’opération semblait compliquée à réaliser. Autre piste évoquée : l’Inter Miami (États-Unis), qui compte parmi ses propriétaires l’ancien milieu de terrain de l’Angleterre et du Paris-SG, David Beckham. L’ex-Spice Boy a des liens étroits avec le Qatar, dont il fut l’un des ambassadeurs pour la dernière Coupe du Monde, et avec lequel il a négocié un contrat de sponsoring de près de 207 millions d’euros en 2020.
Avant même l’annonce (officieuse) de ce jour, on savait toutefois que l’offre mirobolante des Saoudiens avait de quoi faire tourner toutes les têtes, même celles d’un joueur dont la fortune est estimée à environ 650 millions d’euros. L’Arabie Saoudite ne veut pas s’arrêter à Ronaldo et son ministre des Sports a récemment confirmé que le pays aiderait les clubs à attirer des stars planétaires.
« Mohamed Ben Salman, le premier Ministre, a compris que 65 % de la population a moins de 30 ans et qu’elle a besoin de loisirs, dont le football, un sport très populaire là-bas, fait partie, et si possible en attirant des stars. De plus, les Saoudiens veulent que leur championnat redevienne le meilleur d’Asie. Ce que fait le Qatar au niveau des investissements, ils sont capables de le faire puissance 10 ! » intervient Jean-Baptiste Guégan, enseignant et auteur de « L’Atlas géopolitique du sport ».
Le frère ennemi qatari
À défaut d’avoir pu s’offrir, comme leur voisin qatari, un grand club européen comme le Paris-SG, les Saoudiens misent sur l’attractivité de leur championnat et l’ouverture, certes lente, du pays, pour améliorer son image. Même si les relations diplomatiques entre les deux frères ennemis se sont détendues, la rivalité n’a jamais cessé d’exister. Attirer Messi, un joueur sous contrat avec un club appartenant aux Qataris, est évidemment un superbe coup de com’ des Saoudiens.
« Il me semble évident qu’à Doha et Paris, on préfèrerait que Messi signe ailleurs qu’à Al-Hilal, poursuit Jean-Baptiste Guégan. De plus, il ne faut pas perdre de vue que le départ de Messi du PSG va avoir des retombées économiques. Certes, Paris va économiser le salaire de l’Argentin mais il va aussi perdre de l’argent sur la vente de produits dérivés et certains sponsors, qui avaient signé des partenariats avec le club de la capitale française après le recrutement du prodige en août 2021, pourraient ne pas prolonger leur engagement ou les revoir à la baisse. » À l’inverse, l’arrivée de Messi à Djeddah devrait attirer de nombreux annonceurs prêts à débourser des sommes importantes pour associer leur image à celle de l’Argentin.
Le soleil de Djeddah
Pour convaincre l’attaquant, outre la proposition financière, Al-Hilal compte proposer à trois joueurs avec lesquels celui-ci est lié – l’Italien Marco Verratti (PSG) et les Espagnols Jordi Alba et Sergio Busquets (FC Barcelone) – de venir gonfler leur compte en banque au soleil de Djeddah. Certains affirment que, si le cadre de vie de Miami où Messi possède un appartement et qui a l’avantage de n’être pas trop éloigné de l’Argentine, est a priori plus attirant que celui de Djeddah, le joueur n’était pas insensible à l’idée de s’exiler dans le Golfe Persique pour un an et d’amasser une somme d’argent considérable.
« Cela lui laisserait la possibilité de rejoindre ensuite l’Inter Miami pour y finir sa carrière. Sportivement, le championnat américain est plus relevé que celui d’Arabie Saoudite mais, même quand on s’appelle Messi, il est difficile de rester insensible à une telle proposition financière », insiste un agent de joueurs sous couvert d’anonymat. Reste toutefois que pour l’heure, ni Lionel Messi – sous contrat avec le PSG jusqu’au dernier match de la saison, le 3 juin – ni le club saoudien ne confirment la signature du contrat.
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