Retrouvailles entre l’Arabie saoudite et la Syrie
Après onze années de rupture, Riyad et Damas tournent la page de l’isolement du régime de Bachar al-Assad et rouvrent leurs représentations diplomatiques.
L’Arabie saoudite et la Syrie ont annoncé le retour de leurs représentations diplomatiques l’une chez l’autre, après onze ans de rupture de Ryad avec le régime de Damas, isolé en raison de la guerre civile qui a ravagé le pays.
« L’Arabie saoudite a décidé de reprendre les travaux de sa mission diplomatique en Syrie », a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Précisant que Riyad cherche à « développer l’action arabe commune ». Peu après, Damas annonçait : « La République arabe syrienne a décidé la reprise des activités de sa mission diplomatique en Arabie saoudite. »
« Le bienvenu s’il le veut »
Cette décision de l’Arabie saoudite intervient deux jours après la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe, annoncée le 7 mai au Caire. Les chefs de la diplomatie arabes avaient voté à l’unanimité pour que la délégation syrienne « siège de nouveau à la Ligue arabe ».
Le président Assad lui-même est désormais « le bienvenu s’il le veut » le 19 mai à Jeddah, en Arabie saoudite, pour le sommet annuel des chefs d’État de l’organisation, avait précisé son secrétaire général, Ahmed Aboul Gheit. De son côté, Damas avait indiqué vouloir « renforcer la coopération » alors que le régime mise sur une normalisation en particulier avec les riches monarchies du Golfe, pour financer la coûteuse reconstruction d’un pays morcelé et aux infrastructures dévastées.
Réchauffement régional
L’Arabie Saoudite s’est récemment rapprochée de la Syrie ainsi que de l’Iran, grand soutien du président Bachar al-Assad. La Turquie commence elle aussi à renouer avec le régime syrien, les ministres des Affaires étrangères des deux pays devant se rencontrer le 10 mai en Russie, autre puissance très proche de Bachar al-Assad.
Opposé à la normalisation avec Bachar al-Assad, à l’instar des États-Unis et des puissances européennes, le Qatar abrite la seule ambassade syrienne gérée par l’opposition. Pour Washington, la Syrie « ne mérite pas d’être réadmise au sein de la Ligue arabe ». « Notre position est claire : nous n’avons pas l’intention de normaliser les relations avec Bachar al-Assad et son régime », a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken.
(avec AFP)
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