Saint-Gobain tourne (enfin) son regard vers l’Afrique

Le français Saint-Gobain, leader mondial de l’habitat durable, veut renforcer sa présence sur le continent pour y produire et y vendre ses produits de construction. Des acquisitions sont sérieusement envisagées.

Saint-Gobain veut atteindre 400 millions d’euros de ventes en Afrique d’ici à 2018, contre 200 millions en 2012. © AFP

Saint-Gobain veut atteindre 400 millions d’euros de ventes en Afrique d’ici à 2018, contre 200 millions en 2012. © AFP

Publié le 28 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Adieu vieille Europe, bonjour jeune Afrique. En caricaturant, c’est ainsi que pourraient se résumer les orientations stratégiques à moyen terme du groupe Saint-Gobain, présentées devant un parterre d’investisseurs, à Paris, le 27 novembre. Le leader mondial de l’habitat durable, présent dans 64 pays, fort de près de 193 000 salariés et d’un chiffre d’affaires de 43,2 milliards d’euros en 2012, ne tourne pas le dos à l’Europe. Mais la zone fait l’objet d’une cure d’amaigrissement. D’un côté Saint-Gobain entend atteindre 800 millions d’euros d’économie de coûts en 2014-2015 qui s’ajouteront aux 3,2 milliards réalisés depuis 2008. De l’autre, Pierre André de Chalendar, le PDG, a confirmé sa volonté de céder Verallia, sa filiale qui fabrique des emballages en verre, après avoir vendu pour 1,7 milliard de dollars la branche nord-américaine de Verallia, en 2013.

Désormais, la priorité est donnée à des investissements aux États-Unis, en Asie et dans les pays émergents. L’objectif du PDG est de détenir à terme deux tiers des actifs industriels de ses branches matériaux innovants et produits de construction dans ces trois zones. Saint-Gobain va consacrer environ quatre milliards d’euros à de « petites et moyennes acquisitions ciblées » d’ici à 2018. Et cette enveloppe pourrait faire la part belle à l’Afrique. « Nous disposons d’une présence historique dans les pays émergents, rappelle Claude Imauven, directeur du Pôle produits pour la construction [11,7 milliards de chiffres d’affaires]. Par exemple, avec notre usine de Gypse, nous sommes implantés depuis 1929 en Afrique du Sud. » Mais malgré cela, les investissements y avaient été erratiques et la multinationale ne possède, pour l’instant, que des actifs dans la nation arc-en-ciel donc, et au Zimbabwe, en Égypte, en Algérie et au Maroc.

la suite après cette publicité

Lire aussi :

Maroc : Saint-Gobain s’octroie 50% de Moongypse
Lafarge ouvre un pôle de recherche en construction en Algérie

Doubler ses ventes en Afrique d’ici à 2018

Signe que le continent a retrouvé les faveurs de Saint-Gobain, cet été, le groupe s’est emparé de 50 % du capital du marocain Moongypse, spécialisé dans le plâtre. « Nous avons pour ambition de renforcer davantage la présence du Pôle produits de construction dans les pays à forte croissance, poursuit Claude Imauven. Nous anticipons une forte croissance à long terme tirée par des fondamentaux solides tels que la démographie, l’urbanisation, l’émergence de classes moyennes et l’augmentation du coût du travail. » Se renforcer donc, mais aussi conquérir de nouveaux marchés.

la suite après cette publicité

Si le groupe avait, ces dernières années, surtout axé ses investissements vers l’Asie, la Russie et l’Amérique du Sud, les priorités ont évolué. « Nous cherchons constamment de nouvelles opportunités et notre stratégie commerciale en Afrique a changé », indique Claude Imauven. Saint-Gobain cible le Ghana, le Nigeria, le Kenya, la Tanzanie, et l’Angola. « Nous allons établir des partenariats locaux [comme au Maroc, NDLR] ou réaliser des acquisitions pour développer les positions et les marques du pôle, explique son directeur. Et nous allons implanter des équipes locales. » L’objectif du groupe français est clairement affiché : atteindre, d’ici à 2018, 400 millions d’euros de ventes (contre 200 millions en 2012) sur le continent pour le Pôle produits de construction. Un pôle présenté comme la « tête de pont » du groupe en Afrique.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires