L’émissaire d’Obama à la recherche d’une nouvelle politique pour leMoyen-Orient

Publié le 3 février 2009 Lecture : 4 minutes.

L’envoyé spécial américain au Moyen-Orient George Mitchell a achevé sa première tournée dans la région dimanche et est arrivé en France pour poursuivre sa visite, dont l’objectif est d’aider à consolider un cessez-le-feu fragile dans la bande de Gaza, relancer les discussions de paix entre Israël et les Palestiniens ainsi que la recherche d’une nouvelle politique américaine pour le Moyen-Orient dans le long terme.

RECONSTRUIRE L’IMAGE DES ETATS-UNIS

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Depuis la cérémonie d’investiture le 20 janvier, le président américain Barack Obama a exprimé sa disponibilité et sa bonne volonté à s’engager dans les affaires du Moyen-Orient, à aider à réactiver les négociations de paix bloquées et le plus important, améliorer l’image des Etats-Unis dans la région en proie à des troubles et dans le monde musulman en général.

Trois jours après la cérémonie de prestation de serment d’Obama, qui a promis un "engagement actif dans la poursuite du (processus) de paix arabo-israélien à partir du début" de son mandat, le président américain a désigné le dipomate chevronné Mitchell comme le nouvel émissaire au Moyen-Orient.

A la cérémonie de désignation de Mitchell, Obama a déclaré: "Ce sera la politique de mon administration de rechercher activement et de manière aggressive une paix durable entre Israël et les Palestiniens ainsi qu'(entre) Israël et ses voisins arabes".

Mitchell, qui a fait partie d’une commission internationale qui a examiné l’escalade du conflit israélo-palestinien en 2000, a été envoyé au Moyen-Orient pour des négociations de paix moins d’une semaine après la prise de fonction d’Obama.

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Au cours d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak mercredi au Caire, Mitchell a indiqué que c’est un signal fort que l’administration américaine est engagée dans la paix au Moyen-Orient, étant donné qu’il a été dépéché dans la région juste une semaine après la prise de fonction d’Obama.

Alon Ben-Meir, professeur de relations internationales à l’Université de New York, a repercuté les mêmes propos dans un article d’analyse publié lundi dans le Daily News en Egypte en estimant que la nomination de Mitchell est un signe positif de l’administration Obama.

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La désignation de Mitchell "est sans doute un signe positif de l’engagement du président Obama pour la région (du Moyen-Orient), démontrant qu’il y aura une implication immédiate et directe américaine dans les négociations de paix arabes".

Entre temps, la nouvelle administration américaine cherche aussi à améliorer les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman, dont les Arabes constituent une part importante.

Dans son discours d’investiture, Obama a déclaré: "Au monde musulman, nous recherchons une nouvelle solution, basée sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel". Dans une interview accordée à la chaîne al-Arabiya basée à Dubai qui a été diffusée mardi, Obama a indiqué que son travail pour le monde musulman est "de passer le message selon lequel les Américains ne sont pas votre ennemi".

LA DURE REALITE POUR UNE NOUVELLE POLITIQUE AU MOYEN -ORIENT

Au cours du séjour d’une semaine de l’émissaire américain au Moyen-Orient débuté mardi, Mitchell a eu des discussions intenses avec les dirigeants égyptiens, israéliens, palestiniens, saoudiens, jordaniens sur les questions épineuses de la région, particulièrement le récent conflit entre Israël et les militants palestiniens à Gaza.

Mitchell a réitéré au cours des discussions avec les leaders de la région que son pays pourra soutenir les efforts pour renforcer le cessez-le-feu entre Israël et les groupes militants palestiniens à Gaza, où l’Etat hébreu a lancé une offensive militaire de 22 jours qui a tué quelque 1400 Palestiniens et blessé 5. 500 autres.

En dépit de la promesse de Mitchell de contribuer à cimenter le cessez-le-feu à Gaza et relancer les négociations de paix, il y a toujours des questions épineuses auxquelles l’émissaire américain est confronté.

Quoiqu’Israël et les groupes palestiniens conduits par le Hamas observent un cessez-le-feu depuis le 18 janvier respectivement, des conflits sporadiques éclatent de temps en temps faisant des dégâts et des victimes des deux côtés.

Pour la nouvelle administration américaine, elle doit prendre en considération les difficultés sur le terrain afin de lancer sa nouvelle politique pour le Moyen-Orient.

Comment fonctionner avec le Hamas, qui a été catalogué comme un groupe terroriste par l’Occident, est une question importante dans la redéfinition d’une politique américaine pour le Moyen-Orient. Ben-Meir a affirmé que "l’une des questions urgentes à laquelle sera confronté Mitchell est ce qu’il faut faire avec le Hamas, spécialement dans le sillage de la guerre de Gaza".

"Une fois qu’il rejoint l’Autorité palestinienne dans un gouvernement d’union et accepte potentiellement d’embrasser l’Initiative de paix arabe et tant que le cessez-le-feu est observé, les Etats-Unis devriont alors reconsiderer leur position vis-à-vis du Hamas", a estimé Ben-Meir.

Les médias espèrent que le résultat des prochaines élections générales israéliennes aura aussi largement un impact sur la politique israélienne contre les Palestiniens, et par conséquent sur la politique américaine.

En attendant, les divisions entre les différents groupes palestiniens rendent aussi plus difficile la possibilité pour les Etats-Unis d’assurer une médiation dans le conflit israélo- palestinien et leurs négociations de paix.

Sous la médiation égyptienne, les négociations pour un cessez- le-feu durable entre Israël et les Palestiniens et le dialogue interpalestinien se poursuivent dans l’incertitude.

Dans un récent éditorial intitulé "Que pouvons-nous attendre d’un émissaire d’Obama dans la région", l’influent journal égyptien al-Ahram a minimisé la visite de Mitchell.

"Dans la mesure où la question (palestinienne) est sous contrôle, alors il n’y a pas à se presser sur comment elle peut être gérée plus tard", a affirmé l’éditorial.

"Nous attendons la participation dans la reconstruction de la bande de Gaza", a indiqué le texte, ajoutant : "Ensuite nous attendrons que l’envoyé américain place les deux parties en guere autour d’une table de négociation pour conclure une paix juste et durable" dans la région.

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