Le programme régional d’investissement agricole en marche
Une cinquantaine de spécialistes venus de 20 pays africains ont tenu les 27 et 28 janvier à Ouagadougou, un atelier de lancement du Programme régional d’investissement agricole (PRIA) en vue de réduire la dépendance de l’aide alimentaire internationale pour nourrir les populations africaines.
Organisée par la Conférence des ministres de l’Agriculture de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (CMA/AOC), cette rencontre vise essentiellement à lancer les activités de préparation du PRIA, notamment la composante quatre à savoir "Développement des filières agricoles et promotion des marchés".
Le coordonnateur général du CMA/AOC, Baba Dioum a indiqué que l’atelier de Ouagadougou entre en droite ligne de la réelle volonté des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de sortir leur agriculture de l’ornière.
"Il s’agira de travailler avec les consultants recrutés pour nous accompagner et de s’accorder sur la meilleure manière d’élaborer le sous-programme (. . . ) en vue de renforcer et de revaloriser les efforts régionaux en cours ou au stade de projet", a-t-il soutenu, précisant que certains aspects seront revisités.
Il a insisté sur l’importance des initiatives régionales (stratégies, plans, programmes) et les affectations des ressources dans le domaine du développement des filières agricoles afin de booster l’agriculture régionale.
Dans sa formulation, le PRIA est articulé autour de six thématiques majeures inter-reliées. Il s’agit d’abord de l’amélioration de la gestion de l’eau, ensuite du développement durable des exploitations agricoles.
La 3e et la 4e thématique concernent respectivement, la gestion améliorée des autres ressources naturelles, le développement des filières agricoles et la promotion des marchés.
La 5e est relative à la prévention et à la gestion des crises alimentaires et autres calamités naturelles et la 6e thématique porte sur le renforcement institutionnel.
Face aux enjeux que présente l’agriculture pour le développement économique, la lutte contre la pauvreté et contre l’insécurité alimentaire, les chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté, en juillet 2003 à Maputo, le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA).
Le représentant de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Yamar Mbodj a expliqué que le PDDAA a pour objectif d’aider les pays africains à atteindre un niveau élevé de croissance économique, basé sur l’agriculture.
Il a rappelé que ce programme vise à éliminer la faim, réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire, tout en favorisant l’expansion des exportations.
Pour M. Mbodj, les orientations majeures du PDDAA sont, entre autres, d’allouer 10% du budget national à l’agriculture, d’obtenir 6% de croissance agricole annuelle et d’atteindre le premier Objectif du millénaire pour le développement (OMD), à savoir réduire de moitié la pauvreté et la faim en 2015.
Insistant sur la place centrale de l’agriculture dans les économies des pays africains, le ministre délégué chargé de l’Agriculture du Burkina Faso, Abdoulaye Combary, a reconnu que le secteur agricole constitue le moteur du développement de la plupart des pays africains avec près d’un tiers du produit intérieur brut (PIB), 60% des recettes d’exportation et près de 2/3 des opportunités d’emploi.
En adoptant le PDDAA, le ministre Combary est convaincu que l’Afrique a franchi une étape qui peut s’avérer décisive dans la quête d’un mieux-être de ses populations, car il ne s’agit plus de compter seulement sur l’aide internationale pour nourrir les populations.
"Ce qui rend encore plus urgent la finalisation du PRIA pour favoriser une utilisation rationnelle de nos ressources conformément aux engagements pris à Maputo", a-t-il conclu.
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