Triple scrutin en Mauritanie

Les Mauritaniens votent ce samedi pour renouveler leur Assemblée nationale, les conseils régionaux et conseils municipaux dans un triple vote test pour le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à un an de la présidentielle.

Dans un bureau de vote à Nouakchott le 13 mai 2023. © MED LEMINE RAJEL / AFP

Publié le 13 mai 2023 Lecture : 3 minutes.

Quelque 1,8 million d’électeurs sont attendus aux urnes ce samedi 13 mai pour les premières élections – législatives, régionales et municipales – depuis que le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a pris la tête du pays, en 2019. Les Mauritaniens votent pour renouveler leur Assemblée nationale, les conseils régionaux et conseils municipaux. Les résultats officiels de ce triple scrutin, test de popularité pour le président Ghazouani à un an de la présidentielle, pourraient être communiqués dans les 48 heures suivant les élections.

Un second tour est prévu le 27 mai pour la moitié des 176 sièges de l’Assemblée, deux systèmes ayant cours en fonction du type de circonscription. Vingt-cinq formations se disputent les élections législatives. Le parti de la majorité présidentielle, El Insaf, part largement favori puisqu’il est le seul à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions. Les présidents mauritaniens ont toujours compté sur une forte majorité à l’Assemblée depuis l’instauration du multipartisme en 1991.

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Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, 66 ans, général considéré comme l’un des grands artisans de la réussite mauritanienne face au jihadisme depuis 2011 dans ses anciennes fonctions de chef de l’armée, s’est gardé de s’exprimer sur l’éventualité de briguer un second mandat. Mais sa candidature est considérée comme une évidence en Mauritanie.

« Sens du devoir »

Face au camp présidentiel, le parti islamiste Tawassoul va chercher à conforter sa place de premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale, une place que lui convoite le parti Sawab, d’obédience nationaliste arabe, qui profite d’une alliance avec le militant Biram Dah Abeid, deuxième de la dernière présidentielle et à la tête d’une ONG dénonçant la poursuite de l’esclavagisme en Mauritanie.

Le développement et la paix dépendent de la démocratie.

« Tout est prêt, les urnes sont cadenassées. Faites entrer les premiers électeurs », a déclaré à 7 h 10 (locales et GMT) Abdelkader Berrar, président du 3e bureau de vote du stade olympique de Nouakchott, au centre-ville de la capitale. Les Mauritaniens peuvent voter jusqu’à 19 heures. « C’est bien sûr le sens du devoir qui m’amène. Notre devoir est de contribuer au développement de la démocratie. Le développement et la paix en dépendent », a déclaré Mohamed Ould Cheikh, un agent minier de 30 ans, à l’ouverture des bureaux de vote.

« Je réponds à un devoir, celui de permettre d’ouvrir de nouvelles opportunités pour la jeunesse », a affirmé El-Khadir Lamine, un étudiant de 18 ans qui vote pour la première fois. Une des nouveautés du scrutin est une liste pour choisir des jeunes candidats de moins de 35 ans. Onze sièges leur seront attribués d’office à l’Assemblée nationale. De grandes files se sont formées dans la matinée devant les bureaux de vote de quartiers populaires Teyarett et Ksar de Nouakchott, où les partis ont réussi à beaucoup mobiliser.

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Préoccupations économiques

Sidelmoustaphe Ould Ntilitt, la quarantaine, vient de voter pour « le changement dans la stabilité », espérant que le « nouveau Parlement insuffle un sang nouveau dans la gestion du pays ». Issa Habib Fall, 29 ans, espère aussi « le changement ». « Nous sommes pauvres malgré nos immenses richesses », estime-t-il. À l’intérieur des bureaux de vote, plusieurs électeurs passent beaucoup de temps, cherchant de l’aide pour comprendre le fonctionnement des listes électorales, dans un pays qui compte plus de 30 % d’analphabètes. Aucun incident n’a été signalé.

La campagne s’est déroulée dans un climat apaisé. Un dialogue entre l’opposition et le pouvoir en début d’année a permis d’aboutir à un consensus sur l’organisation des scrutins. Après un ralentissement économique dû à la pandémie de Covid-19 puis à la guerre en Ukraine, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani s’est fixé la lutte contre la pauvreté comme l’une de ses priorités. La hausse du coût de la vie est l’une des préoccupations principales des électeurs.

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(avec AFP)

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