En Turquie, Erdogan et Kiliçdaroglu vers un second tour serré
Si le président sortant, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle organisée le 14 mai, il est talonné par son challenger Kemal Kiliçdaroglu. Aux législatives, le camp du chef de l’État est parvenu à creuser un écart plus important.
Chacun se voyait victorieux, sans doute même au premier tour. Finalement, et après une longue nuit de comptage, les deux principaux candidats à l’élection présidentielle turque devront être départagés par un second tour, prévu le 28 mai. L’opposant social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu parvient ainsi à empêcher le président sortant, Recep Tayyip Erdogan, d’être reconduit au premier tour. Une première.
Selon les résultats communiqués par l’agence de presse turque Anadolu, Erdogan a rassemblé 49,34% des voix, contre 45 % à son principal challenger. Pour ce qui est du scrutin législatif, qui se tenait lui aussi ce 14 mai, l’alliance constituée autour du Parti de la justice et du développement (AKP) du président sortant et du Parti d’action nationaliste (MHP) l’emporte avec 49,46 % des voix, tandis que l’opposition en réunit 35,85 %.
Dans la nuit, le président sortant a pris la parole. S’estimant « clairement en tête » de la présidentielle, il s’est dit prêt à « respecter » un second tour s’il est nécessaire. « Nous respectons ce scrutin et nous respecterons la prochaine élection » a-t-il assuré devant une marée de supporters réunis au cœur de la nuit. C’est la première fois en vingt ans, depuis son arrivée au pouvoir en Turquie, que le chef de l’État sera contraint à un second tour.
Besoin de changement
« Je pense que nous finirons cette élection avec plus de 50 % » des suffrages, a insisté Recep Tayyip Erdogan. « Le peuple a choisi la stabilité et la sécurité lors de cette élection présidentielle ». Erdogan a également revendiqué la « majorité » des 600 sièges au Parlement pour l’Alliance nationale qu’il a formée entre son parti, l’AKP et de petits partis nationalistes et islamistes.
De son côté, le candidat de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a, lui aussi, promis la victoire de son camp « au second tour » du scrutin. « Si notre nation demande un second tour, nous l’acceptons volontiers. Et nous allons absolument gagner ce second tour », a-t-il lancé au cœur de la nuit, depuis Ankara, entouré des représentants des six partis de sa coalition.
Le président Recep Tayyip « Erdogan n’a pas pu obtenir le résultat qu’il escomptait en dépit de toutes les insultes » proférées à l’encontre de son adversaire, a continué Kiliçdaroglu. « Le besoin de changement dans la société est supérieur [aux] 50 % ; nous devons absolument gagner et installer la démocratie dans ce pays », a-t-il estimé, sans évoquer les élections législatives.
(avec AFP)
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