Après la libération des cyclistes marocains enlevés au Sahel, le temps des questions
Enlevés à la frontière nigéro-burkinabè, début avril, deux cyclistes marocains viennent de retrouver la liberté. Voici venu le temps du débriefing et de l’établissement des responsabilités.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 15 mai 2023 Lecture : 2 minutes.
Dans la tragédie sécuritaire que traverse la zone sahélienne, une prise d’otage constitue le casse-tête des casse-tête, pour des États plus ou moins directement engagés dans une guerre bien peu respectueuse des règles internationales en matière de gestion des prisonniers. Les poings quasiment liés, les autorités républicaines subissent alors des chantages cornéliens dont elles ne pourront que rarement dévoiler toutes les coulisses.
Il aura ainsi fallu plusieurs semaines de coopération entre les services de sécurité marocains et nigériens pour que soient localisés, puis libérés, ce samedi 13 mai, les dénommés Abderrahmane Serhani et Driss Fatihi. C’est le 1er avril que les deux cyclistes avaient été enlevés par des « éléments armés » à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger, côté burkinabè. Un mois et demi plus tard, le 14 mai, l’ambassade du Maroc au Niger indiquait que les deux hommes se trouvaient à Niamey, sains et saufs. Un examen médical devait détecter quelque trouble éventuel.
L’imprudence à l’index
Si tout le monde salue ce dénouement heureux, quelques voix déplorent l’imprudence de ce genre de séjours. Et ceci même si le Niger et le Burkina Faso auront besoin de touristes, le jour de la relance de leurs économies fragilisées venu.
Dans un cadre moins « vacancier », on se souvient de la controverse suscitée par le souhait de la Franco-Suisse Sophie Pétronin de retourner au Mali après avoir échappé à un premier enlèvement, en 2012, avant d’être kidnappée, en 2016, puis libérée en 2020. La missionnaire suisse Béatrice Stockly, elle, avait été exécutée après avoir été prise en otage une seconde fois. Des situations qui avaient mobilisé bien des efforts…
Membres de l’Association des cyclistes touristiques de Souss-Massa, partis du Maroc le 19 janvier dernier et arrivés au Sahel par la Mauritanie et la Côte d’Ivoire, le professeur retraité d’éducation islamique Abderrahmane Serhani et le commerçant Driss Fatihi alimenteront peut-être des interrogations sur la légitimité de leur traversée dans des régions classées comme particulièrement dangereuses pour les étrangers.
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