L’Afrique du Sud et la Russie renforcent un peu plus leur coopération militaire
Quelques jours après que les présidents Ramaphosa et Poutine ont affiché leur volonté d’accentuer leur coopération, le commandant des forces terrestres de l’armée sud-africaine s’est rendu à Moscou, malgré les mises en garde de Washington.
Voilà une visite qui ne devrait pas contribuer à réchauffer les relations entre l’Afrique du Sud et les États-Unis, en plein coup de froid depuis que Washington a accusé Pretoria d’avoir livré des armes à la Russie. La force de défense nationale sud-africaine (SANDF) « confirme que le chef de l’armée, le général Lawrence Mbatha, est à Moscou pour une rencontre bilatérale entre les deux institutions militaires », affirme l’institution dans un communiqué publié lundi 15 mai, confirmant des informations d’agences de presse russes.
Mais, assure la SANDF, cette rencontre a été « planifiée bien en amont » des accusations formulées par les États-Unis, dans le cadre d’un « accord de longue date » et à l’invitation de l’armée russe.
Renforcement de la coopération militaire
Le ministère russe de la Défense a indiqué que le général Lawrence Mbatha et sa délégation ont discuté avec leurs collègues russes de « questions de coopération militaire » visant à « accroître la préparation au combat des forces armées des deux pays ». « Lors de la réunion des chefs militaires, des accords ont été conclus sur le renforcement de la coopération entre les forces terrestres dans divers domaines », a ajouté cette source.
« La délégation a visité des établissements d’enseignement militaire des forces terrestres et des entreprises du complexe militaro-industriel » russes, ont précisé les agences moscovites, ce que l’armée sud-africaine a par la suite confirmé.
Tensions diplomatiques
Cette visite survient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Afrique du Sud et les États-Unis. Par la voix de son ambassadeur, Washington a accusé Pretoria d’avoir livré des armes à la Russie, qui mène depuis plus d’un an une offensive militaire contre l’Ukraine. « Armer les Russes est extrêmement grave […]. Nous aimerions que l’Afrique du Sud commence à pratiquer sa politique du non-alignement », a dénoncé Reuben E. Brigety.
Si le gouvernement sud-africain a promis de mener une enquête sur ces accusations, le chef de l’État a affirmé lundi dans le bulletin présidentiel hebdomadaire que son pays ne serait pas entraîné « dans une compétition entre puissances mondiales » sur l’Ukraine. « Nous n’acceptons pas que notre position de non-aligné favorise la Russie par rapport aux autres pays. Nous n’acceptons pas non plus que cela mette en péril nos relations avec d’autres pays », a fait savoir Cyril Ramaphosa, ajoutant que l’Afrique du Sud avait fait l’objet de « pressions extraordinaires » pour choisir un camp.
(Avec AFP)
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