En RDC, le montant de la dot doit-il être encadré par la loi ?

Dans le contexte d’un projet de loi déclaré recevable, le Parlement congolais pourrait légiférer sur un montant plafonné des dots et une durée maximale des fiançailles.

© Damien Glez

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Publié le 18 mai 2023 Lecture : 2 minutes.

En RDC, un député de la majorité vient de jeter un pavé dans la mare des traditions familiales. Daniel Mbau propose que le Parlement légifère sur le montant des dots et la durée des périodes de fiançailles. Déclarée recevable, une proposition de loi portant révision du code de la famille pourrait être discutée, adoptée et promulguée. Elle prévoit que la dot soit désormais plafonnée, pour ce qui est des paiements en numéraire, à la somme d’un million de francs congolais – moins en milieu rural – et que les fiançailles, contractées devant un officier de l’état civil, n’excèdent pas une année, avant d’être soit prolongées par un mariage, soit dissoutes.

Intervention ou laisser-faire ?

Généralement du ressort de la tradition et traduite, par le passé, par des dons essentiellement en nature, cette question des préalables à l’union civile divise à la fois sur le plan philosophique et le plan pratique. Quant au principe, les plus féministes critiquent une réforme qui fixerait le prix d’une femme. Les plus prosaïques leur répondent qu’en mettant fin au marchandage, on réduirait la chosification de celle-ci.

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C’est que, depuis quelques années des montants faramineux semblent de plus en plus exigés dans certains milieux, plongeant parfois les candidats au mariage dans le stress et contraignant leurs dulcinées à des fiançailles sans fin. Car la dot n’est pas la seule dépense induite par les festivités liées à un mariage.

Pour d’autres, inquiets de voir l’État se mêler de tous les aspects familiaux, le maintien du principe de dot devrait aller avec celui du « chacun selon ses moyens ». Au moment de voir leurs filles rejoindre une autre famille, les parents de nombre d’entre elles souhaitent récupérer leurs investissements en matière d’éducation, notamment de frais de scolarité. À demi-mot, ils expliquent qu’une dot réduite comme peau de chagrin pourrait inciter les familles à négliger les cursus des jeunes femmes…

À l’Assemblée nationale, la présidente de la commission genre, famille et enfant se dit opposée à certains points mis en avant par le député Daniel Mbau. Christelle Vuanga souhaite que les questions de la dot et des fiançailles reste une prérogative des familles dont les moyens sont très variables, voire des assemblées provinciales et autorités coutumières. Pour l’heure, la proposition de loi a été transmise à la commission sociale et culturelle de l’Assemblée pour examen approfondi…

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