Jean-Pierre Bemba, du MLC à l’armée, les réseaux du nouveau ministre
Nommé vice-Premier ministre chargé de la Défense, cinq ans après son acquittement à la CPI, l’ancien chef de guerre congolais peut compter sur un solide carré de fidèles et dispose de relais dans son parti et l’armée.
Publié le 21 mai 2023 Lecture : 6 minutes.
Aux côtés de Vital Kamerhe, à qui a échu le portefeuille de l’Économie, ou de Peter Kazadi, nouveau vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Bemba est indéniablement l’une des principales têtes d’affiche du dernier remaniement. Celui qui s’est progressivement rapproché de Félix Tshisekedi après son adhésion à l’Union sacrée à la fin de 2020 a hérité d’un poste sensible, en plein conflit avec les rebelles du M23, accusés par l’ONU d’être soutenus par le Rwanda. Pour avoir déjà occupé des fonctions de premier plan par le passé – il a été l’un des quatre vice-présidents pendant la transition – et parce qu’il n’a pas renoncé à défendre, après les prochaines élections, des ambitions présidentielles, Jean-Pierre Bemba sait le pari risqué.
Les chantiers sont immenses, de la réforme à l’équipement de l’armée jusqu’au conflit avec le M23, qui se trouve dans une impasse militaire et diplomatique, avec l’annonce du déploiement d’une brigade de la Communauté économique des États de l’Afrique australe (SADC). Occupé ces cinq dernières années à restructurer sa formation politique, affaibli par sa longue détention à la Cour pénale internationale (CPI) et confronté à de nombreuses défections en son absence, Bemba a pu s’appuyer sur une poignée d’alliés qui, pour la plupart, l’entourent encore aujourd’hui. Au sein de son parti, de sa famille ou des services de sécurité, il dispose de relais de confiance pour l’épauler dans ses nouvelles missions.