Vague d’indignation contre la RDC après la dispersion brutale d’une marche de l’opposition

Plusieurs instances internationales ont reproché aux autorités congolaises « l’usage disproportionné de la force ». L’opposition à Félix Tshisekedi a promis une nouvelle manifestation le 25 mai à Kinshasa, devant le siège de la commission électorale.

Des opposants s’adressent à un membre des forces de l’ordre lors de la manifestation du 20 mai à Kinshasa, violement dispersée. Opposition activists plead with a Congolese policeman during a demonstration in Kinshasa on May 20, 2023. Opposition activists who began to gather on Saturday in a popular district of Kinshasa for an authorized march were violently dispersed by the police who accused them of not having respected the itinerary established by the Congolese authorities © Junior KANNAH/AFP

Publié le 24 mai 2023 Lecture : 2 minutes.

Après la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’Union européenne et les États-Unis, c’est au tour de l’ONU de condamner « l’usage disproportionné de la force par la police » lors d’une manifestation de l’opposition congolaise organisée à Kinshasa.

À sept mois de l’élection présidentielle, prévue le 20 décembre et à laquelle Félix Tshisekedi est candidat, l’Église catholique avait déjà condamné en début de semaine la « répression ignoble et sauvage que les forces de l’ordre et leur milice complice [ont] infligée le 20 mai aux manifestants, y compris aux mineurs trouvés sur leur chemin ».

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L’Union européenne a elle aussi dénoncé une « répression violente » et les États-Unis ont fait part de leur « préoccupation » face aux « indications d’un usage disproportionné de la force par les forces de sécurité ».

Le 23 mai, la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) a à son tour « condamné l’usage disproportionné de la force par la police », « salué l’arrestation des policiers impliqués dans l’incident contre un mineur » et appelé les autorités « à respecter le droit à la liberté de réunion et de manifestation pacifique ».

« Dérive dictatoriale »

Dans le même temps, le camp de Moïse Katumbi, l’un des candidats de l’opposition à la présidentielle, a déploré que celui-ci ait été empêché le 23 mai de se rendre dans la province du Kongo-Central (ouest) qu’il avait prévu de sillonner jusqu’à la fin de la semaine.

Invoquant des raisons de sécurité, le gouverneur de la province avait demandé au candidat, tard dans la soirée de la veille selon son équipe, de reporter ses activités de deux jours et de les limiter à un seul endroit.

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« Nous avons dit à la police que nous nous engagions à ne pas faire de manifestation publique avant 48 heures », a déclaré à la presse Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi. Mais les forces de police n’ont pas laissé passer le convoi du candidat, qui a fait demi-tour et est rentré à Kinshasa.

« Nul ne peut empêcher un citoyen, quel qu’il soit, de circuler librement dans son pays… La République démocratique du Congo n’est pas une propriété privée », a fustigé le porte-parole. Cet épisode « lève les derniers doutes qui pouvaient encore exister sur la dérive dictatoriale dans laquelle nous sommes plongés », a-t-il ajouté.

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L’opposition prévoit une nouvelle manifestation le 25 mai à Kinshasa, devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

(avec AFP)

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