L’Afrique de l’Ouest sous la menace de la fièvre de Crimée-Congo

Le ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques anticipe la possible apparition du virus sur son sol, alors que quelques cas ont été identifiés dans la sous-région cette année.

 © Damien Glez

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Publié le 25 mai 2023 Lecture : 2 minutes.

Si, sur le plan statistique, l’Afrique semble être en partie passée entre les gouttes de la pandémie de Covid-19, le continent n’a pas été épargné par d’autres virus. Toujours à l’affût d’une éventuelle résurgence de la maladie à virus Ebola, les services sanitaires ont surveillé, ces derniers mois, les cas de maladie à virus Marburg identifiée, en mars dernier, par les autorités tanzaniennes.

Mali et Sénégal touchés

Le 17 mai dernier, c’est à Korhogo qu’une conseillère technique du ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques alertait sur l’apparition, en Afrique de l’Ouest, de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). Fadiga Haida Kaly signalait que, cette année, sept décès dus à cette maladie avaient été enregistrés au Mali et deux au Sénégal. Si aucun cas n’a encore été relevé en Côte d’Ivoire, les autorités sanitaires se disent mobilisées, en alerte maximale.

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C’est pour cette raison qu’ont été présentées des simulations de maladie Crimée-Congo, en partenariat avec la FAO, l’USAID ou encore l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire. Des exercices qui concernent en particulier les vétérinaires, les éleveurs, les bouchers et les commerçants de bétail. Car, une fois de plus, il s’agit d’une zoonose, infection passée de l’animal à l’homme. La maladie est provoquée par un Nairovirus de la famille des Bunyaviridés et déclenche des flambées de fièvre hémorragique virale sévère, avec un taux de létalité de 10 % à 40 %.

La transmission à l’être humain s’effectue par les tiques : soit par les piqûres desdits acariens, soit par contact avec du sang ou des tissus d’animaux infectés – bœufs, moutons ou chèvres –, notamment au moment de l’abattage. Entre êtres humains, la maladie se transmet via le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides biologiques de sujets malades, parfois dans le cadre de soins médicaux, par exemple si la stérilisation du matériel est insuffisante.

Anticipation et sensibilisation

En réalité, cette maladie n’est pas nouvelle. Endémique en Afrique, elle sévit aussi dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Asie. Elle tire son nom de « Crimée-Congo » du lieu où le virus a d’abord été découvert, en 1945, la péninsule située au sud de l’Ukraine qui s’avance dans la mer Noire, et de son apparition au Congo ensuite, en 1959. Chaque année, des cas sont enregistrés en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, au Mali et en Mauritanie, sans que la contagion ne prenne des proportions démesurées. La clef est l’anticipation et la sensibilisation.

En avril dernier, c’est le virus H5N1 qui laissait penser aux scientifiques du Daghestan, du Pérou ou d’Espagne que la tristement célèbre grippe aviaire pourrait provoquer une prochaine pandémie…

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