En Côte d’Ivoire, la colère de la ministre de l’Éducation contre les enseignants récalcitrants

La ministre Mariatou Koné a violemment attaqué les enseignants et personnels d’encadrement qui rechignent à exercer dans certaines régions ivoiriennes.

© Damien Glez

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Publié le 24 mai 2023 Lecture : 2 minutes.

Décliné sur tous les tons dans les discours politiciens, le mot « décentralisation » ne serait qu’un terme creux si les moyens n’étaient pas déployés pour offrir aux régions dites « reculées » des conditions de développement comparables à celles des grands centres urbains. Parmi ces moyens, figurent les ressources humaines, particulièrement dans le secteur de l’éducation, où enseignants et personnel encadrant font toute la différence.

D’aucuns traînent pourtant des pieds lorsqu’il s’agit d’être affecté loin de la capitale ou de leur région d’origine. Certains arguments peuvent s’entendre, comme la question du regroupement familial, en rapport avec la situation professionnelle des conjoints. D’autres s’avèrent plus inavouables, ainsi les techniques employées pour contrecarrer les plans de carrière à forte mobilité. Et celles-ci ne sont pas spécifiques à l’Afrique. L’Unesco se désole régulièrement que la corruption et la partialité règnent sur les procédures de mutation des enseignants, et ceci sur plusieurs continents.

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Une « guerre » aux récalcitrants

Face à cette tendance, Mariatou Koné, ministre ivoirienne de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, tient à prendre le taureau par les cornes. Selon les termes de la presse nationale, c’est une véritable « guerre » que l’anthropologue de formation déclare aux enseignants et personnels d’encadrement récalcitrants.

À l’ouverture des travaux de la Commission nationale des mutations des personnels enseignants et d’encadrement du ministère de l’Éducation et de l’Alphabétisation, ce lundi 22 mai, à Yamoussoukro, la ministre l’a déploré : « Il me revient, de façon récurrente, que certains administratifs et enseignants refusent d’exercer leurs fonctions dans certaines régions du pays. Qui va alors s’occuper des enfants de Côte d’Ivoire qui vivent dans ces localités ? Est-ce que ces enfants n’ont pas le même droit à l’éducation que ceux d’Abidjan, de Korhogo ou de Bouaké ? ».

En évoquant, en filigrane, de « mauvaises pratiques », la ministre a invité le directeur des ressources humaines à « changer positivement les choses », à éviter la concentration des agents dans quelques villes, au détriment d’autres. Et de dénoncer particulièrement « toute pratique de nature à soutirer de l’argent aux ayant-droits contre leur droit de mobilité »…

Le ministère compte plus de 142 000 agents et la Commission doit traiter, cette année, 4 831 demandes de changement de poste. Un outil de mutation automatique (Gesmut) a été mis en œuvre, afin de rééquilibrer les effectifs enseignants et d’encadrement sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Si les affectations sont une chose, la mobilité effective et efficace en est une autre. Des missions de contrôle sillonnent désormais le pays pour vérifier, notamment, la présence aux postes et le respect du quantum horaire.

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