TotalEnergies en Afrique : des écologistes perturbent l’assemblée générale
Ce 25 mai, des militants pour le climat ont bloqué le passage d’une passerelle de Paris afin de protester contre les projets pétroliers du groupe français en Ouganda et en Tanzanie.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 26 mai 2023 Lecture : 2 minutes.
Des dizaines de militants écologistes s’étaient rassemblés dès le petit matin, dans le 17e arrondissement de Paris, pour tenter de bloquer les accès à l’assemblée générale de TotalEnergies. Pour ce faire, une quarantaine de personnes se sont enchaînées sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor qui surplombe la Seine.
L’opération avait pour but de dénoncer les mégaprojets pétroliers du groupe français en Afrique, notamment en Ouganda et en Tanzanie. Symboliquement, le blocage devait durer précisément 1 443 secondes, en référence aux 1 443 kilomètres de l’East African Crude Oil Pipeline (EACOP), l’oléoduc de pétrole brut prévu en Afrique de l’Est. Le projet est colossal. Il prévoit de construire le plus long oléoduc chauffé au monde, pipeline qui serpentera à travers plusieurs aires naturelles protégées de Tanzanie, sur « deux fois la longueur de la Seine », selon les militants.
Appel à la justice climatique
En Ouganda, c’est le projet Tilenga – lié au premier – qui est dénoncé par les activistes : un forage de 419 puits dont un tiers dans le parc national des Murchison Falls. Les opposants de TotalEnergies évoquent des atteintes à la justice climatique, aux droits humains et à la biodiversité, et ceci avec la complicité présumée de responsables africains, pour la préservation du mode de vie occidental. Autant de projets qui, sur le continent, font face également à des critiques de la part d’une génération montante de militants climatiques dont l’un des fer de lance est l’Ougandaise Vanessa Nakate.
Au terme de cette matinée parisienne agitée, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, s’est défendu en affirmant que le climat était « au cœur des préoccupations » de l’entreprise. Et s’il a mis en avant plusieurs investissements destinés à « construire le modèle énergétique de demain qui sera basé sur l’électricité », il a aussi renvoyé la balle de la responsabilité écologique aux clients de la multinationales qu’il dirige.
« La demande de pétrole au niveau mondial est en croissance et si ce n’est pas TotalEnergies qui répond à cette demande, d’autres le feront à notre place. » Un argument qui semble avoir pesé : à l’issue de l’assemblée générale, près de 89 % des actionnaires ont voté en faveur de la « stratégie climat » du groupe.
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