Au Sénégal, le site de la présidence temporairement bloqué par une cyberattaque

Cette attaque lancée le 26 mai contre des sites officiels a été revendiquée par un groupe se disant solidaire de l’opposition à Macky Sall.

Lors d’une manifestation contre une éventuelle candidature du président Macky Sall pour un troisième mandat à l’élection présidentielle de février 2024, à Dakar, le 12 mai, 2023. © AFP

Publié le 28 mai 2023 Lecture : 2 minutes.

Inaccessible en début de journée dimanche, le site internet officiel de la présidence était à nouveau opérationnel en fin de matinée. La présidence a été l’une des premières visées par l’attaque déclenchée vendredi contre des dizaines de sites officiels, dans un contexte de forte crispation à neuf mois de la présidentielle. Il était à nouveau opérationnel samedi.

Mais le compte @MysteriousTeamO, se réclamant du groupe de pirates informatiques Anonymous, a annoncé sur les réseaux sociaux une deuxième vague de l’attaque. Il s’agit de l’une des toutes premières cyberattaques du genre au Sénégal.

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Elle survient dans un climat tendu. L’opposition dénonce la répression grandissante exercée selon elle par le gouvernement. L’incertitude maintenue par le président Macky Sall sur sa candidature ou non à un troisième mandat, ainsi que le sort politico-judiciaire de l’opposant Ousmane Sonko alimentent les tensions.

Un mort

L’attaque coïncide avec la marche entreprise vendredi dans le sud du pays par Ousmane Sonko, engagé dans un bras de fer avec le pouvoir pour défendre son éligibilité à la présidentielle de 2024 qu’il risque de perdre : une chambre criminelle doit rendre le 1er juin un verdict très attendu dans son procès pour viols. Il a refusé de comparaître, criant au complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle, et entrepris un long voyage de retour à Dakar dont il entend faire une démonstration de force.

Le convoi ramenant l’opposant à Dakar par la route a drainé des foules de jeunes supporteurs et été émaillé de heurts. Le parquet de Kolda a confirmé la mort d’un homme de 37 ans, tué par balle lors de violences entre des jeunes et les forces de l’ordre à l’occasion du passage du convoi d’Ousmane Sonko vendredi. Le parquet a indiqué avoir ouvert une enquête.

« L’État du Sénégal sera ferme »

Le parti Pastef d’Ousmane Sonko a imputé ce décès au pouvoir qui met selon lui en oeuvre une « brutalité inouïe et une répression sanglante avec des armes létales » pour saboter la marche. Il a appelé les Sénégalais à se mobiliser pour « résister » aux tentatives d’entraver celle-ci.

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Le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, a redit que de tels cortèges étaient légalement soumis à une demande d’autorisation préalable, absente selon lui. « Ousmane Sonko est dans une dynamique de provocation quotidienne des forces de défense et de sécurité, a-t-il dit sur TV5 Monde samedi. Il cherche à transférer un dossier judiciaire sur le terrain politique et malheureusement il utilise des jeunes enfants qu’il pousse à être dans la rue. » « L’État du Sénégal sera ferme, on ne permettra à quiconque de troubler l’ordre public », a-t-il assuré.

(Avec AFP)

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