Le PPA-CI dénonce des irrégularités sur les listes électorales
En Côte d’Ivoire, l’opposition dénonce la présence de personnes décédées, mineures ou déchues de leurs droits civiques sur les listes de la commission électorale, alors que Laurent Gbagbo vient d’en être radié.
Le parti de Laurent Gbagbo a dénoncé des « irrégularités » sur les listes électorales, dont l’ex-président ivoirien est radié, comme l’inscription d’enfants ou de personnes décédées, à quatre mois des élections municipales et régionales.
Lors d’une conférence de presse à Abidjan, Habiba Touré, présidente de « Safe », un organe créé par le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) pour lutter contre la fraude électorale, a affirmé que la liste était « truffée d’irrégularités et d’éléments frauduleux ».
Personnes « nées au XIXe siècle »
Celle qui est également la cheffe de cabinet de Laurent Gbagbo a assuré, captures d’écran à l’appui, que des mineurs « entre 3 et 14 ans » étaient inscrits. Elle a également relevé des noms de personnes « nées au XIXe siècle » avant d’évoquer le cas de personnalités décédées mais toujours inscrites, comme le père de la littérature ivoirienne Bernard Dadié, mort en 2019. Enfin, Habiba Touré a déploré le fait que plusieurs personnes condamnées pour des crimes, et donc supposément déchues de leurs droits civiques et politiques, sont toujours inscrites sur la liste électorale.
Selon elle, ces cas « décrédibilisent totalement la Commission électorale indépendante [CEI], qui apparaît comme un outil pour éliminer des adversaires politiques, plutôt que comme une autorité administrative indépendante ».
« Braquage »
Le 20 mai dernier, la CEI avait publié une liste sur laquelle ne figure pas le nom de Laurent Gbagbo, indiquant qu’il faisait partie des 11 000 personnes déchues de leurs droits civiques et politiques, à la suite d’une condamnation.
S’il a été acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité commis lors de la sanglante crise postélectorale de 2010-2011, l’ancien président reste sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011. Cette condamnation, prononcée en 2018 alors qu’il était emprisonné à la Haye, avait entraîné la déchéance de ses droits civiques et politiques et par conséquent, sa radiation des listes électorales. Le PPA-CI a affirmé dimanche qu’il se donnerait « tous les moyens légaux » pour l’inscrire.
Ces dernières semaines ont été marquées par des tensions entre le camp de l’actuel président Alassane Ouattara et celui de Laurent Gbagbo, opposés lors de la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts.
(avec AFP)
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