Pourquoi les Émirats se retirent des Forces maritimes combinées
Alors que les eaux du Golfe sont le théâtre d’un regain de tension entre Iraniens et Américains, Abou Dhabi a décidé de quitter la force navale conjointe chargée de sécuriser la zone.
Les Émirats arabes unis ont annoncé leur retrait des Forces maritimes combinées (ou CMF, pour Combined Maritime Forces) qui patrouillent dans les eaux du Golfe, après une série d’incidents dans cette zone maritime hautement stratégique, selon un communiqué publié mercredi 31 mai.
Cette force multinationale basée à Bahreïn regroupe 38 pays dont la France et les États-Unis. Elle été créée en 2001 pour lutter contre les activités criminelles et terroristes.
Coopérant notamment avec l’Otan, la CMF lutte en particulier contre la piraterie dans le Golfe arabo-persique et en mer Rouge, et donne la chasse aux différents trafiquants qui naviguent dans la région. Dirigée par les Américains, la force navale réunit de nombreux pays européens (France, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Royaume-Uni), mais aussi la Turquie, Djibouti, l’Égypte, Bahreïn, l’Irak, la Jordanie, le Kenya, le Koweït, Oman, l’Arabie saoudite, le Qatar et le Yémen.
« À la suite de l’évaluation de la coopération effective entre tous les partenaires, il y a deux mois, les Émirats arabes unis ont retiré leur participation aux Forces maritimes combinées », a indiqué un communiqué du ministère émirati des Affaires étrangères, publié mercredi par l’agence de presse officielle WAM.
Un pétrolier saisi par l’Iran
Les incidents se sont multipliés ces derniers mois dans les eaux du Golfe, voie de navigation quasi exclusive pour relier les pays pétroliers de la région, dont les Émirats arabes unis, aux marchés mondiaux. Une semaine après avoir s’être emparé d’un navire dans le Golfe d’Oman, l’Iran a saisi début mai un pétrolier battant pavillon panaméen qui transitait dans le détroit d’Ormuz. Parti de Dubaï, ce dernier se dirigeait vers Fujairah, un autre port émirati, lorsqu’il a été pris en chasse par des bateaux des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique.
Quelques jours plus tard, Washington a annoncé le renforcement de sa présence militaire dans la zone, tandis que la marine américaine a dit travailler « avec les alliés et partenaires dans la région pour augmenter les rotations des bateaux et des avions » qui y patrouillent. De son côté, l’Iran a affirmé, le 21 mai, qu’il était « possible » d’assurer la sécurité dans le Golfe en coopération avec les autres pays de la région, sans l’implication des États-Unis.
(avec AFP)
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