Pour se passer du FMI, Kaïs Saïed veut taxer les riches
Le 1er juin, le chef de l’État tunisien a proposé de taxer les ménages les plus aisés pour compenser les subventions dont ils profitent sans en avoir besoin.
Kaïs Saïed a proposé l’introduction de taxes supplémentaires ciblant les plus riches pour permettre à l’État de se passer d’un prêt du Fonds monétaire international (FMI), dont il rejette les « diktats ».
En recevant la cheffe du gouvernement Najla Bouden, le président tunisien a expliqué que le système de subventions aux produits de base actuellement en place bénéficiait à tous les Tunisiens, y compris les plus aisés, selon un communiqué de la présidence.
Calife de l’islam
Face à cette situation, il a jugé pertinente l’idée de « prendre l’excédent d’argent des riches pour le donner aux pauvres » en reprenant une citation attribuée à l’un des premiers califes de l’islam, Omar Ibn Al-Khattab. « Au lieu de lever les subventions au nom de la rationalisation, il serait possible d’introduire des taxes supplémentaires à ceux qui en bénéficient sans qu’ils en aient besoin », a-t-il ajouté estimant qu’un tel mécanisme permettrait à l’État de ne pas se soumettre aux « diktats étrangers ».
Il n’a pas précisé ce 1er juin comment d’éventuelles nouvelles taxes pourraient être introduites dans un pays où les impôts des salariés sont prélevés à la source mais où une grande partie de Tunisiens exerçant des professions libérales dans le privé ne déclarent pas leurs revenus à l’administration fiscale.
Impasse
La Tunisie, endettée à environ 80 % de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars pour l’aider à surmonter la grave crise financière qu’elle traverse.
Mais les discussions sont dans l’impasse, faute d’engagement ferme du pays à mettre en œuvre un programme de réformes pour restructurer les plus de 100 entreprises publiques tunisiennes lourdement endettées et lever les subventions sur certains produits de base. La crise économique et financière se traduit notamment par des pénuries chroniques de produits alimentaires de base.
(avec AFP)
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