FMI et question migratoire pour Giorgia Meloni à Tunis
La cheffe du gouvernement italien a rappelé son soutien à la Tunisie dans la lutte contre l’immigration illégale. Insister sur la nécessité d’une entente avec le FMI. Et envisager une conférence à Rome avec les pays de la Méditerranée.
En visite à Tunis le 6 juin, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a défendu une « approche pragmatique » sur deux dossiers brûlants pour la Tunisie : ses négociations avec le FMI pour un nouveau crédit et la question migratoire.
Après avoir rencontré le président Kaïs Saïed pendant près de deux heures, Giorgia Meloni a rappelé que l’Italie menait « une action de soutien à la Tunisie » dans ses difficiles pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt de 2 milliards de dollars. Rome a fait des démarches « au niveau européen et du G7 avec une approche pragmatique », a déclaré la Première ministre.
Sans faire allusion aux accusations de « dérive autoritaire » contre le président Saïed venant des ONG et de l’opposition depuis qu’il s’est octroyé les pleins pouvoirs à l’été 2021, Meloni a jugé « indispensables » une « stabilisation de la situation politique et sécuritaire et l’avancée de la démocratie en Tunisie ».
Conférence sur la migration
Dans un communiqué de la présidence sur sa rencontre avec Giorgia Meloni, Kaïs Saïed a réitéré son « refus de tout diktat », estimant que « ceux qui délivrent des ordonnances toutes faites sont comme un médecin qui rédige une ordonnance avant de diagnostiquer une maladie ». Il a plaidé pour une « annulation des dettes qui pèsent sur l’État tunisien et leur conversion en projets de développement ». La cheffe du gouvernement italien a répété qu’une entente entre le FMI et la Tunisie reste « fondamentale pour un renforcement et une reprise pleine et entière du pays ».
Sur la question migratoire, elle a dit avoir aussi prôné « au niveau européen une approche concrète pour augmenter le soutien à la Tunisie dans la lutte contre la traite des personnes et l’immigration illégale et pour un programme englobant des financements », notamment des aides à la réinstallation pour le programme qui serait soutenu par l’UE.
Les deux dirigeants ont discuté de l’idée d’une conférence à Rome sur la migration et le développement, « une occasion pour réunir les pays de la rive sud de la Méditerranée, du Moyen-Orient, du Conseil de coopération du Golfe pour écouter les besoins et élaborer des projets susceptibles d’attirer des investissements ». L’approche « ne peut pas être exclusivement sécuritaire et doit prendre en compte le droit des personnes à ne pas immigrer, à ne pas fuir leurs maisons, familles, leurs terres », a-t-elle affirmé.
(avec AFP)
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