La junte organise des « réunions d’information » et promet la lutte anti-corruption

Publié le 28 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

La junte guinéenne, qui s’est emparé mardi du pouvoir après le décès du président Lansana Conté à 74 ans, a entamé samedi une "réunion d’information" pour tenter d’expliquer sa politique. Samedi plus tard, le chef de la junte, le capitaine Moussa Camara, a nommé le deuxième vice-président de la junte, le lieutenant-colonel Sékouba Konaté, au poste de ministre de la Défense nationale, à titre provisoire.

La première "réunion d’information" avec les partis politiques, les syndicats, la société civile et les dignitaires religieux du pays a débuté à midi au camp Alfa Yaya Diallo à Conakry. La réunion présidée par le capitaine Camara, a vu la participation de plusieurs dirigeants politiques, dont le président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, et les opposants Alpha Condé et Sydia Touré.

la suite après cette publicité

Devant un millier de personnes, le capitaine Camara a promis de lutter contre la corruption qui, selon lui, rongeaient le pays pendant des décennies, ainsi qu’une révision des accords miniers jugés "léonins" avec l’étranger.

"Ce sont les gouvernants qui ont entouré le chef de l’Etat ( Conté) qui ont pillé ce pays", a indiqué le capitaine Camara. "Toute personne qui veut détourner le bien de l’Etat à son profit sera jugée et chatiée", a averti le chef de la junte, dénonçant la "corruption notoire" du gouvernement renversé.

Il a également annoncé une "renégociation" des contrats miniers signés avec l’étranger, ainsi qu’une suspension de l’exploitation dans les zones aurifères du pays. Se souciant du "bonheur de la nation", il a également annoncé la nomination prochaine d’un Premier ministre civil "ayant ses attributions", et invité les partis politiques et syndicats à lui proposer leur "projet de société".

Sans aborder la délicate question de l’élection présidentielle, le chef de la junte a par ailleurs demandé aux populations de lui proposer la date pour organiser les élections législatives. Cependant, la seconde rencontre avec les représentants de la communauté internationale, prévue samedi midi, a été reportée à mardi prochain, a annoncé le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte) dans un communiqué sans donner d’autres détails.

la suite après cette publicité

Avec ces deux rencontres, la junte semble vouloir expliquer et justifier leur acte de prise du pouvoir auprès de la communauté internationale, qui condamne son coup d’Etat et exige un "retour à la normalité".

L’Union africaine (UA) a menacé d’imposer des sanctions " fermes" aux putschistes "dans le cas où le coup d’Etat serait consommé", alors que l’Union européenne (UE) et la France ont espéré l’organisation des élections dans les six mois à venir. Pourtant, le président sénégalais Abdoulaye Wade a indiqué vendredi que les militaires putschistes "méritent d’être soutenus". Il est le premier chef d’Etat étranger à adresser un message de soutien à la jeune junte.

la suite après cette publicité

"Je m’adresse à l’UE, à la France et à la Banque mondiale pour leur demander de les soutenir et mettre en place un pouvoir civil en organisant des élections", a déclaré M. Wade vendredi lors d’une conférence de presse à Paris.

Vendredi, plus de 30. 000 Guinéens avaient assisté à Conakry les funérailles nationales du président Conté décédé lundi, alors que le couvre-feu imposé par la junte était entré en vigueur en début de la soirée. Le couvre-feu, qui n’a été appliqué qu’une seule journée, a été suspendu samedi, pour perserver un "climat social normal".

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires