Jean-Yves Le Drian nommé « envoyé personnel » de Macron pour le Liban

Un temps pressenti pour succéder à Jack Lang à la présidence de l’Institut du monde arabe, l’ancien ministre des Affaires étrangères devrait se rendre sur place rapidement, alors que le Parlement libanais se réunira le 14 juin pour tenter d’élire un président.

L’ancien ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian arrive au dîner d’État organisé à l’occasion de la visite du président des Émirats arabes unis au Grand Trianon, le 18 juillet 2022. © Ludovic MARIN / POOL / AFP

Publié le 8 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

Le 7 juin, Emmanuel Macron a nommé son ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian comme « envoyé personnel pour le Liban », afin de « faciliter » une solution « consensuelle et efficace » à la grave impasse politique que traverse le pays.

Jean-Yves Le Drian, doté d’une solide expérience dans « la gestion de crises », « envisage de se rendre très rapidement au Liban », a ajouté un conseiller du chef de l’État. Le président lui a demandé « de lui faire rapport rapidement sur la situation », avec des « propositions d’action ». « La situation reste difficile au Liban », avec la nécessité de « sortir à la fois de la crise politique et des difficultés économiques et financières », a estimé ce conseiller.

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Emmanuel Macron s’est personnellement beaucoup engagé sur ce dossier, multipliant les appels pressants à la classe politique libanaise pour qu’elle dépasse ses divisions, sans parvenir jusqu’ici aux résultats escomptés. Selon Paris, il faut d’urgence « réunir une forme de consensus » pour permettre l’élection d’un président du Liban, pays sans chef d’État depuis plus de sept mois en raison des blocages politiques dans ce système aux équilibres complexes. Et aussi accélérer la mise en œuvre des « réformes nécessaires » pour sortir le pays du marasme économique aggravé par la crise politique.

Sortie de crise

Le Parlement libanais est convoqué le 14 juin pour tenter à nouveau d’élire un président. Mais il est profondément divisé entre le camp du mouvement chiite pro-iranien Hezbollah, qui ne dispose pas de la majorité nécessaire pour imposer son candidat, l’ex-ministre Sleiman Frangié, et ses adversaires, notamment des partis chrétiens, également incapables jusqu’ici d’imposer le nom de Michel Moawad. Ce dernier a retiré sa candidature pour soutenir Jihad Azour, un haut responsable du FMI, qui n’est toutefois pas encore formellement candidat.

« Puisque le Parlement est convoqué, il faut que cette échéance soit utile », « il ne faut gâcher aucune occasion », a plaidé l’Elysée, relevant que l’émergence de deux candidats, Sleiman Frangié et Jihad Azour, était une « opportunité » à « valoriser ». Selon la constitution, le président du Liban est toujours un chrétien. « Notre ligne reste la même », à savoir que la sortie de crise « nécessite davantage qu’un accord sur un nom », a ajouté la présidence française, qui affirme depuis des mois n’avoir aucun candidat pour la succession de Michel Aoun, dont le mandat présidentiel a expiré le 31 octobre.

La tête de l’IMA

Pour Paris, « le bon nom sera celui qui sera capable de s’engager sur les réformes les plus nécessaires », a-t-on insisté. Dans ce contexte, le nouvel émissaire devra « être à l’écoute de tous au Liban » pour « faciliter une solution qui soit à la fois consensuelle et efficace ».

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À la tête de la diplomatie française de 2017 à 2022 pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian, 75 ans, avait été fortement impliqué dans le dossier libanais, notamment après l’explosion du port de Beyrouth en 2020. Celui qui avait été ministre de la Défense de François Hollande (2012-2017) avant de devenir l’homme de confiance de l’actuel chef de l’Etat au Quai d’Orsay avait pris du champ avec le monde politique depuis la dernière élection présidentielle. Son nom avait circulé pour prendre la tête de l’Institut du monde arabe, à Paris, dont l’actuel président Jack Lang, 83 ans, espèrerait décrocher un nouveau mandat.

(avec AFP)

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