Guinée: le chef des putschistes devient le président de la République (SYNTHESE)

Publié le 25 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le capitaine Moussa Dadis Camara a affirmé mercredi être « le président de la République (de Guinée) », après avoir été nommé chef des militaires putschistes affirmant avoir pris le pouvoir du pays. Quelques heures auparavant, le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte) chargé d’assurer l’intérim du pouvoir, a choisi de prendre comme chef le capitaine Camara, son porte-parole, qui intervient sur la radio au nom des putschistes. Selon Radio France Internationale (RFI), le chef de la junte est allé en début de soirée au palais présidentiel situé dans le centre de la capitale Conakry. « Je suis le président de la République », affirme le nouvel homme fort du pays, sans prononcer un discours devant le public comme annoncé. Avant l’arrivée du capitaine Camara, plusieurs milliers de personnes se sont massées le long de l’avenue qui mène à la Présidence, selon la même source. En milieu d’après-midi, les putschistes ont reçu le soutien de centaines de militaires, qui ont paradé dans les rues de Conakry. Nombre d’entre eux levaient les bras en signe de victoire, et sur leur parcours, la population n’a pas exprimé de sympathie particulière à leur égard mais certaines personnes les ont acclamés, selon une dépêche de RFI. Mercredi dans l’après-midi, le CNDD a également repoussé à vendredi le couvre-feu initialement prévu à partir de mercredi, pour que les Chrétiens du pays puissent passer « tranquillement » la fête de Noël, qui tombe jeudi. Dans un communiqué lu précédemment sur la radio d’Etat, les putschistes, qui avaient annoncé la dissolution du gouvernement guinéen, ont promis « des élections libres, crédibles et transparentes fin décembre 2010 ». Selon eux, la prise du pouvoir par l’armée est « un acte de civisme qui répond à la volonté de sauver un peuple en détresse » et le CNDD, « fier d’avoir accompli cette mission (. . . ) n’a aucune ambition de s’éterniser au pouvoir ». « La seule raison est le souci de la sauvegarde de l’intégrité territoriale. C’est pourquoi, sans réflexion profonde, le Conseil s’engage à organiser des élections libres, crédibles et transparentes fin décembre 2010 », poursuit le communiqué. « Certains officiers généraux continuent à reconnaître la légitimité sans référence constitutionnelle du mandat de l’Assemblée nationale. Un tel comportement dénote un manque de respect à l’égard du peuple de Guinée que nous défendons et protégeons inconditionnellement », ajoute le texte. Mardi, le capitaine Camara avait annoncé sur la Radio d’Etat la dissolution du gouvernement et des institutions de la République, ainsi que la suspension de la Constitution, quelque heures après l’annonce du décès du président Lansana Conté. Le président guinéen Lansana Conté, en poste depuis 1984, est décédé lundi à 18H45 (locales et GMT) à l’âge de 74 ans, au terme d’une longue maladie. Selon la Constitution guinéenne, le président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, doit gérer temporairement les affaires d’Etat pour organiser l’élection présidentielle dans les 60 jours. Fin

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