« Israël devrait aller vers une reconnaissance du Sahara marocain », juge le président de la Knesset
Lors de sa première visite officielle dans le royaume, le président de la Knesset a estimé que son pays devrait suivre son « plus proche allié les États-Unis » sur ce sujet.
Lors sa première visite officielle au royaume le 8 juin, le président du parlement israélien a estimé que son pays « devrait aller vers une reconnaissance » de la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé du Sahara occidental. « Je l’ai déjà dit et je le redis très clairement en tant que président de la Knesset, Israël devrait aller vers une reconnaissance du Sahara marocain, tout comme l’a fait notre plus proche allié les États-Unis en signant les accords d’Abraham. J’ai soutenu et poussé vers cet objectif », a déclaré Amir Ohana à Rabat.
« Il y a actuellement des discussions sérieuses entre nos gouvernements sur cette question, et je crois que le Premier ministre Nétanyahou annoncera sa décision dans un avenir proche », a précisé le responsable israélien en marge d’une rencontre avec son homologue marocain Rachid Talbi Alami.
La reconnaissance en contrepartie
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif. Depuis près de 50 ans, un conflit y oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger. Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce vaste territoire, prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame le référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, qui avait été prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le feu, mais jamais concrétisé.
Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre Israël et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington. En contrepartie, Rabat a obtenu de Washington la reconnaissance de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental. La coopération israélo-marocaine – sécuritaire, commerciale et touristique – se poursuit à un rythme soutenu depuis la normalisation.
Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita s’est entretenu à Rabat avec le conseiller à la Sécurité nationale d’Israël, Tzachi Hanegbi. Les deux responsables « se sont félicités de la dynamique soutenue de renforcement de la coopération » bilatérale. Toutefois ce rapprochement tous azimuts se heurte dans une partie de l’opinion publique marocaine à l’accession au pouvoir en Israël de courants ultra-nationalistes, hostiles à tous pourparlers avec les Palestiniens.
(avec AFP)
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