Côte d’Ivoire : vent de fronde contre Dangote Cement

La filiale en Côte d’Ivoire de Dangote Cement souhaite utiliser la plateforme de Sea Invest dans le port autonome d’Abidjan pour importer 1 million de tonnes de ciment par an dans le pays. C’est sans compter sur l’opposition des cimentiers du pays.

Le nigérian Aliko Dangote est l’homme le plus riche d’Afrique. © WEF

Le nigérian Aliko Dangote est l’homme le plus riche d’Afrique. © WEF

Publié le 28 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

En attendant la construction d’une véritable cimenterie, la filiale en Côte d’Ivoire de Dangote Cement, installée dans la zone portuaire d’Abidjan depuis le premier semestre 2013, veut importer un million de tonnes de ciment par an dans le pays. Edwin Devakumar, le numéro deux du groupe appartenant au magnat nigérian Aliko Dangote, négocie avec Sory Diabaté, le patron en Côte d’Ivoire de Sea-Invest, en vue d’utiliser la plateforme du manutentionnaire belge, concessionnaire du terminal minéralier d’Abidjan.

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La mission risque d’être pourtant compliquée : les deux principaux cimentiers du pays, Ciments de l’Afrique (Cimaf), une société appartenant à Anas Sefrioui, également propriétaire du promoteur immobilier marocain Addoha, et la Société de cimenterie d’Abidjan (SCA), ont décidé de bloquer le groupe nigérian, avec un solide argument : à Lagos, le ciment de Dangote est protégé contre les importations.

Les deux sociétés disposent également de deux influents alliés : Kanté Koly, le président du conseil d’administration du Port autonome d’Abidjan (et ancien directeur général de SCA) et Moustapha Chafi, conseiller du président burkinabé Blaise Compaoré, notamment.

Investissements

La bataille du ciment ivoirien aura donc bien lieu, sur fond de lourds investissements consentis par les différents protagonistes. En effet, selon un document de présentation réalisé en juin 2013, Dangote Cement compte investir près de 100 millions de dollars dans ses installations en Côte d’Ivoire.

À terme, la filiale ivoirienne du groupe nigérian pourra produire près de 1,5 million de tonnes de ciment par an et alimenter les pays limitrophes de la Côte d’Ivoire, notamment le Burkina et le Mali qui sont enclavés. Les installations devraient être opérationnelles en Janvier 2015.

Pour sa part, Cimaf qui s’est lancé dans la construction d’un centre de broyage d’une capacité de 500 000 tonnes par an à Abidjan, compte installer deux zones de stockage dans le quartier de Vridi, près du port.

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