Amnesty International évoque de possibles « crimes de guerre » à Gaza

L’organisation de défense des droits de l’homme attribue ces crimes, commis lors des affrontements du 9 au 13 mai dernier, aussi bien à l’armée israélienne qu’aux groupes armés palestiniens.

Un Palestinien dans sa maison détruite dans la ville de Gaza,touchée lors de la dernière série de combats entre les militants de Gaza et l’armée israélienne, le 13 juin 2023. © MAHMUD HAMS / AFP

Publié le 14 juin 2023 Lecture : 3 minutes.

Israël et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza se sont rendus coupables de possibles « crimes de guerre » lors de la guerre les ayant opposés début mai, a affirmé Amnesty International ce 13 juin. Du 9 au 13 mai, Israël et des groupes armés palestiniens se sont affrontés à coup de frappes aériennes sur la bande de Gaza et de roquettes tirées vers le sol israélien.

Au total, ces violences ont coûté la vie à 34 Palestiniens, parmi lesquels six commandants militaires du Jihad islamique (mouvement armé considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne), des combattants de divers groupes armés palestiniens, et des civils, parmi lesquels des enfants, ainsi qu’à une Israélienne.

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Punition collective

« Durant son offensive contre la bande de Gaza occupée début mai, Israël a détruit des maisons palestiniennes de façon illégale et souvent sans impératif militaire, ce qui relève d’une forme de punition collective contre la population civile », écrit Amnesty International dans un communiqué. « Israël a aussi mené des frappes aériennes visiblement disproportionnées qui ont tué et blessé des civils palestiniens, dont des enfants », ajoute l’ONG en notant que « lancer intentionnellement des attaques disproportionnées […] est un crime de guerre ».

Amnesty dit avoir enquêté sur neuf frappes aériennes israéliennes ayant coûté la vie à des civils. Elle mentionne notamment trois attaques distinctes menées par Israël au premier jour de son offensive le 9 mai, au cours desquelles trois commandants militaires de la branche armée de ce mouvement ont péri, mais aussi « dix civils palestiniens ».

Dégâts collatéraux

L’armée israélienne a déclaré avoir lancé son opération « en riposte à des attaques à la roquette répétées contre Israël ». Elle ajoute n’avoir « mené des attaques qu’après une évaluation en temps réel [ayant permis de déterminer] que les dégâts collatéraux pour les civils et leurs biens ne soient pas excessifs par rapport à l’avantage militaire attendu de l’attaque, sur la base des informations » dont elle disposait alors.

Accusant le Jihad islamique de placer à dessein « ses centres opérationnels dans des immeubles d’habitation » et de se servir « de la population civile comme de boucliers humains », l’armée israélienne affirme avoir fait « de nombreux efforts pour minimiser les torts causés à la population civile de la bande de Gaza », notamment en prévenant des habitants par téléphone de l’imminence de frappes afin qu’ils puissent évacuer les lieux à temps.

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Après le cessez-le-feu entré en vigueur le 13 mai, l’ONU avait fait état de plus de 950 personnes déplacées par les frappes israéliennes et de plus de 100 maisons totalement détruites et 140 gravement endommagées en cinq jours d’affrontements. Amnesty International affirme également que les roquettes palestiniennes tirées à l’aveugle vers Israël, fatales à des civils en Israël mais également à l’intérieur de la bande de Gaza, « doivent aussi faire l’objet d’une enquête pour crimes de guerre ».

Tariq Selmi, porte-parole du Jihad islamique, a dit accueillir « favorablement [le] rapport » d’Amnesty International qui, selon lui, « prouve » qu’Israël « est à l’origine de l’agression ». « L’ennemi utilise les armes à sa disposition pour tuer des civils palestiniens et nous faisons ce qui est de notre devoir pour nous défendre contre les crimes commis par Israël », a-t-il ajouté. Selon l’armée israélienne, plus de 1 230 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël entre le 10 et le 13 mai.

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« Impunité et blocus cruel »

Israël et des groupes armés palestiniens se sont livré plusieurs guerres depuis la prise de contrôle de Gaza par le mouvement islamiste Hamas en 2007, date depuis laquelle Israël impose un blocus sur le micro-territoire appauvri de 2,3 millions d’habitants. Amnesty International estime que « l’impunité dont jouit Israël pour les crimes de guerre qu’il commet de façon répétée sur les Palestiniens, et le blocus cruel, continu et illégal qu’il impose depuis 16 ans à la bande de Gaza, poussent à davantage de violations et rend l’injustice chronique ».

(avec AFP)

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