Bilan-2008-Togo : l’Accord politique global comme seul noeud de la normalisation socio-politique (par Koffi T et Li Benzhong)
L’analyse de l’évolution en cours au Togo laisse indiquer que la pleine normalisation de la vie socio-politique de ce pays reste conditionnée par la réalisation des termes de l’Accord politique global. Selon des observateurs de la donne politique dans ce pays, les recommandations de cet accord restent plus que d’actualité. Cet accord signé le 20 août 2006 par les principaux acteurs politiques et des représentants de la société civile était intervenu à un moment où le pays était à un tournant inquiétant de son histoire. Aujourd’hui, le Togo a retrouvé une quelconque stabilité après tumultueuses périodes et a aussi amorcé une relance économique qui reçoit l’appui des institutions financières internationales. Dans ce contexte, l’exigence de la pleine application des recommandations de l’APG refait surface et constitue un nouveau point d’achoppement qui met dos à dos les partis politiques. Les législatives d’octobre 2007 jugées conformes au normes démocratiques par des observateurs des principaux bailleurs du Togo, et qui s’étaient déroulées sans violence malgré des contestations, est un des points capitaux de l’APG que le régime en place avait su réaliser habillement pour relancer le pays sur la scène politique internationale. Toutefois des termes de l’APG sont en cours d’exécution pendant que d’autres restent sujet à des interrogations sur lesquels tablent les partis de l’opposition notamment l’Union des forces de changement (UFC) et le Comité d’action pour le renouveau (CAR), des formations siégeant au Parlement avec respectivement 27 et 4 députés. En effet, l’UFC tenant fermement aux points en suspens fait de la révision du cadre électoral sa principale préoccupation. Une question de grand intérêt du fait des scores des partis qui, aux législatives malgré le nombre de voies proches, n’ont pas le même nombre de députés à cause du découpage électoral. D’une façon générale, les observateurs de la vie politique togolaise s’accordent à reconnaître que les choses ont évolué plus qu’on ne pouvait s’y attendre, mais que des pas restent encore à franchir et résident dans les conclusions et recommandations en attente de l’APG. Ils relèvent pertinente la décision du gouvernement actuel pour le financement des partis politiques, la poursuite du projet de modernisation de la justice et surtout l’installation tant réclamée de la Cour des comptes annoncée pour janvier 2009. Sont également cités, la volonté d’adopter les lois sur l’organisation judiciaire, le conseil supérieur de la magistrature, les statuts de la magistrature et des professions judiciaires, ainsi que le code d’éthique de la magistrature et des professions judiciaires. Le nouveau pas du gouvernement salué est intervenu au terme du Conseil des ministres du 15 octobre 2008 avec le décret portant création du cadre permanent de dialogue et de concertation que recherchent les acteurs politiques pour permettre des discussions multidimentionnelles sur la nouvelle vision de la vie du pays. Les analystes estiment que ce cadre permanent a tenu compte de plus de paramètres en regroupant, outre les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, les partis ayant obtenu 5% de suffrages aux dernières élections législatives et des personnalités désignées par le président de la République. Faisant une lecture politique de la nouvelle donne, le leader du Comité d’action pour le renouveau, Me Yawovi Agboyibo, a indiqué le 17 octobre à l’occasion du deuxième congrès statutaire de son parti qu’il importe aujourd’hui « d’aller vers le renforcement de ce qui se fait » dans le pays. « Je considère que l’Accord politique global a été un moment décisif de notre parcours et qu’à jamais il ne faut plus connaître de recul », a-t-il recommandé, lui qui avait présidé le Dialogue politique ayant abouti à cet accord. « Nous devons faire tous les sacrifices qu’il faut pour que la mise en oeuvre de ce document historique aille jusqu’au bout », a estimé Me Yawovi Agboyibo. Pour des analystes, c’est une position rationnelle en raison des controverses inquiétantes dont le pays a fait l’expérience et surtout une vision à aller au bout des choses beaucoup plus sereinement, lorsque la volonté politique fait bon chemin quoique lentement. Fin
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