L’émir du Qatar en Irak pour une visite axée sur l’économie
Longtemps en froid, Doha et Bagdad se retrouvent aujourd’hui autour de grands projets, sur fond de redéfinition générale des alliances dans la région.
L’émir du Qatar est arrivé ce 15 juin à Bagdad pour une visite aux « dimensions politiques et économiques », à l’heure où l’Irak s’ouvre de plus en plus à ses partenaires régionaux dans l’objectif de doper son économie et ses infrastructures, mal en point. Tamim Ben Hamad Al Thani a été accueilli à sa descente d’avion à l’aéroport de Bagdad par le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, selon des images retransmises par les chaînes locales.
Les relations entre les deux pays riverains du Golfe ont connu un long froid, notamment à l’époque où Saddam Hussein dirigeait l’Irak, avant de se réchauffer il y a une dizaine d’années.
Aujourd’hui, l’Irak, pays immensément riche en hydrocarbures mais où un tiers de la population vit dans la pauvreté, cherche tous azimuts à nouer des partenariats afin de reconstruire ses infrastructures en déliquescence après quatre décennies de guerre. Le Qatar, riche émirat gazier, est un partenaire de choix.
Au cours de la visite de l’émir à Bagdad, les « dossiers économiques occuperont une place prépondérante », a indiqué une source diplomatique irakienne interrogée et qui a requis l’anonymat. « Nous assisterons à la signature de nombreux protocoles d’accord dans divers secteurs », a prédit ce responsable, sans donner toutefois plus de précisions.
Pétrole et grands projets
QatarEnergy a accepté d’entrer à hauteur de 25 % dans le GGIP (Gas Growth Integrated Project), un projet à 10 milliards de dollars visant à mieux exploiter les ressources en gaz de l’Irak et à améliorer l’approvisionnement – défaillant – en électricité du pays. Cette prise de participation s’est faite sur invitation du français TotalEnergies, qui possède 45 % du consortium. L’irakienne Basrah Oil Company complète le trio, avec 30 %.
À la fin de mai, le Qatar a aussi participé avec de nombreux autres pays de la région à une conférence à Bagdad où l’Irak a dévoilé un très ambitieux mégaprojet de construction d’une route et d’une voie ferrée reliant le Golfe à la frontière turque.
La « Route du développement », évaluée à 17 milliards de dollars par le gouvernement irakien, n’en est qu’au stade embryonnaire, puisque le premier coup de pelle de ce corridor long de 1 200 km n’a pas encore été donné.
(avec AFP)
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