L’excision des femmes en hausse dans le nord-est du pays

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

L’excision des femmes est en hausse dans le nord-est de l’Ouganda, selon un récent rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).

Selon le rapport de cette agence onusienne cité par le quotidien public New Vision lundi, des milliers de filles âgées entre 10 et 15 ans subissent l’excision et ensuite mariées de force dans le nord-est de l’Ouganda.

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"La culture se propage comme le feu de brousse et si elle n’est pas maîtrisée, elle conduira à des morts massives pour cause d’hémorragie excéssive et de VIH/SIDA," a déclaré Patrick Osekeny, coordonnateur de l’UNFPA pour le district de Moroto selon le reportage.

Des centaines de filles sont excisées parmi les Pokot dans le district de Nakapiripirit et chez les Tepeh sur les flancs du Mont Moroto.

Entre août et septembre, plus de 70 filles ont été excisées dans les communes d’Amudat et Kobabol, dans le comté de Pokot à Nakapiripirit. Le Fonds onusien pour la population a prévenu que des centaines d’adolescentes sont exposées au VIH/sida étant donné que plusieurs d’entre elles sont excisées en utilisant le même couteau.

"Des filles d’une même période de naissance dans un village sont excisées en groupe et sont gardées ensemble dans une hutte," a indiqué Alexandra Kagaha, consultante à Developement Research Limited à Karamoja, en ajoutant que certaines d’entre elles sont décédées des suites d’hémorragie excessive.

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L’excision des femmes dans le nord-est de l’Ouganda est une pratique ancienne à laquelle on n’a pas suffisamment prêté attention, et que près de 100% des habitantes de Pokot ont connue. La situation s’est empirée avec la montée de la pratique du mariage forcé des jeunes filles aux vieillards pour une coquette somme en raison de la pauvreté croissante dans la région du nord- est.

Les filles de Pokot sont actuellement mariées à 10 ans ou dès leurs premières menstrues.

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L’excision des femmes est aussi pratiquée dans les districts de Bukwo et de Kapchorwa par la tribu Sabiny.

Des filles âgées entre 10 et 15 ans sont excisées au cours d’une cérémonie marquant leur entrée dans la maturité.

L’excision consiste à l’ablation du clitoris et d’autres tissus vaginaux connus pour leur rôle capital dans l’excitation sexuelle.

L’opération se déroule souvent dans des conditions insalubres.

L’Ouganda a proscrit l’excision en 1989, mais il n’y a aucune loi pour juger ceux qui la pratiquent.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la fréquence des mutilations génitales est d’environ 5% en Ouganda.

Des preuves médicales ont démontré que l’excision pourra accroître la vulnérabilité de la femme à l’égard du VIH/sida, en plus de la hausse du risque de mortalité maternelle ou infantile et réduire la santé reproductive, sexuelle et psychologique des femmes.

Malgré les effets négatifs découverts, un nombre estimé entre 100 et 140 millions de femmes dans le monde ont subi l’excision et trois millions d’autres filles courent le risque de l’être chaque année, selon l’ONU.

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