Le gouvernement malien demande à la Minusma de quitter son pays « sans délai »

Entravée dans ses opérations depuis plusieurs mois et contestée par l’opinion publique malienne, la Mission onusienne a été priée de plier bagage, ce vendredi, par les autorités de transition au pouvoir à Bamako.

Des soldats tiennent les drapeaux de l’ONU et du Mali lors de la cérémonie de la Journée des Casques bleus à la base opérationnelle de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) à Bamako, le 29 mai 2018. © Michele CATTANI/AFP

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Publié le 16 juin 2023 Lecture : 1 minute.

Ce vendredi 16 juin, à New York, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a demandé le retrait « sans délai » des casques bleus de la Minusma, présents au Mali depuis 2013.

« Le réalisme impose le constat de l’échec de la Minusma, dont le mandat ne répond pas au défi sécuritaire », a justifié le chef de la diplomatie malienne, estimant même que la mission onusienne semblait « devenir partie du problème en alimentant les tensions communautaires, exacerbées par des allégations d’une extrême gravité ».

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Une allusion à peine voilée au récent rapport des Nations unies sur la massacre de Moura, perpétré par l’armée malienne et les mercenaires russes du groupe Wagner en mars 2022.

Une présence vieille de dix ans

Présente au Mali depuis 2013, la Minusma avait, en juin 2022, renouvelé pour un an son mandat, lequel devait s’achever le 30 juin. Sa prorogation devait de nouveau être débattue au Conseil de sécurité de l’ONU. Contactée par Jeune Afrique, la Minusma se refuse pour l’instant à tout commentaire.

L’an passé, la force onusienne avait fait face à des départs et annonces de départs en série de plusieurs de ses contingents. Des retraits motivés essentiellement par la dégradation des relations de ses pays contributeurs avec la junte malienne dirigée par le colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis 2020.

Affirmant que le Mali reste disposé à coopérer avec les Nations unies, Abdoulaye Diop a rejeté toute possibilité d’évolution du mandat de la mission, proposée dès janvier par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

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