Sur les chantiers des J.O. 2024, des ouvriers maliens et congolais dénoncent des conditions indignes

En France, dix anciens sans-papiers maliens et congolais exigent la reconnaissance de leur travail sur les chantiers des Jeux olympiques de Paris.

© Damien Glez

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Publié le 22 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

La mise à l’index du Qatar, pour des manquements sociaux sur les chantiers du dernier Mondial de foot, a-t-elle fait école ? Alors que la France s’active pour accueillir au mieux les Jeux olympiques de 2024, dix ouvriers originaires du Mali ou de République démocratique du Congo ont assigné plusieurs géants du secteur du bâtiment au conseil des prud’hommes, la juridiction chargée des litiges entre employeurs et salariés de droit privé.

Dans le collimateur de ces anciens sans-papiers, régularisés depuis, figurent directement huit sociétés sous-traitantes –les employeurs directs–, mais aussi, indirectement, quatre maîtres d’ouvrage des futurs sites olympiques, des géants du secteur très sensibles à leur image publique : Vinci, Eiffage, Spie Batignolles et GCC.

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« Travail dissimulé »

« Davids » contre « Goliaths », les plaignants dénoncent leur « exploitation » sur ces chantiers, notamment ceux du village olympique, à l’époque où ils étaient clandestins. Le travail aurait été effectué parfois avec les papiers d’identités d’autres personnes, souvent sans contrat, sans fiche de paie, sans congés, sans considération des heures supplémentaires. Les dix ouvriers qui portent plainte affirment même avoir dû acheter eux-mêmes leur matériel de protection, en contradiction formelle avec ce que prévoit le code du travail…

Ils réclament « la reconnaissance d’un contrat de travail, requalifié en CDI à temps plein », le versement d’arriérés de salaires, la reconnaissance de « licenciements sans cause réelle et sérieuse » et l’engagement de « la responsabilité des maîtres d’œuvre » dans le recours au travail irrégulier.

Il y a déjà un an, le parquet de Bobigny –commune de Seine-Saint-Denis– ouvrait une enquête préliminaire pour « travail dissimulé » et « emploi d’étrangers sans titre en bande organisée ». La Solidéo, la Société de livraison des ouvrages olympiques, évalue la part des ouvriers sans-papiers à plus de 10%, sur le chantier du grand Versailles.

Les syndicalistes craignent que la procédure aux prud’hommes soit menée à un train de sénateur, ce qui permettrait à certains sous-traitants de disparaître des écrans radars. Qui se sent morveux se mouche : c’est généralement en pleine conscience que les employeurs embauchent les ouvriers sans document valable. Selon les prud’hommes, l’audience de ce dossier est fixée à début octobre.

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Les travaux parallèles du projet de transports du Grand Paris Express (GPE) font également polémique. Début avril, sur le chantier du métro, le Malien Seydou Fofana, 21 ans, mourrait écrasé par un bloc de béton.

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