Au Sénégal, vers une révision du procès Karim Wade

La concertation nationale voulue par Macky Sall a proposé une modification de la loi électorale qui permettrait à Karim Wade et Khalifa Sall d’être candidats à la présidentielle. Le cas Sonko n’a pas été abordé.

Des manifestants de l’opposition sénégalaise brandissent des photos de l’ancien ministre Karim Wade lors d’une marche pour exiger la transparence des élections de l’année prochaine, à Dakar, le 28 décembre 2018. © SEYLLOU / AFP

Publié le 23 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

À huit mois de l’élection présidentielle, des participants à une concertation nationale pour dissiper les tensions politiques se sont entendus sur le principe de réviser le procès d’un opposant écarté de l’ancien scrutin de 2019 en raison de ses ennuis judiciaires, a indiqué jeudi son parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS).

Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade au pouvoir de 2000 à 2012, a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Ancien ministre d’État sous la présidence de son père, il a été gracié en 2016 par Macky Sall, et est depuis exilé au Qatar.

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Flou

« La société civile et l’ensemble des partis (majorité, non-alignés et opposition) ont acté de manière consensuelle la révision du procès de Karim Wade », a affirmé la secrétaire nationale à la communication du PDS, Nafissatou Diallo.

À ce stade, les consultations n’ont pas permis de lever le flou sur sa participation ou non à la présidentielle de février 2024, ainsi que sur celle de l’opposant Khalifa Sall, empêché de se présenter lui aussi en 2019 en raison d’ennuis judiciaires.

Pour le cas de Karim Wade, Nafissatou Diallo affirme qu’il « est électeur et éligible depuis août 2020 » car son délai d’inéligibilité automatique de cinq ans après sa condamnation est expiré.

De son côté, dans un communiqué publié le 22 juin, le Collectif des avocats de Karim Wade a fait savoir qu’il « se réjouit que le dialogue national […] ait unanimement acté la révision du procès de Karim Wade ». Pour l’heure, on ignore encore dans quel délai ce nouveau procès pour enrichissement illicite pourrait se tenir.

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Une commission politique du « dialogue national » lancé par le président Macky Sall a par ailleurs proposé la modification de la loi électorale pour permettre à ceux qui ont été radiés de retrouver leur droit de vote et d’être éligibles. Cette modification permettrait à Karim Wade et Khalifa Sall d’être candidats en 2024.

Cas à part

Le cas de l’opposant Ousmane Sonko, condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, n’a pas été abordé par la commission. Cette peine le rend, en l’état actuel, inéligible pour la présidentielle de 2024.

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Le président sénégalais, quant à lui, continue d’entretenir le flou sur sa volonté de briguer oui ou non un troisième mandat en 2024. Dans une vidéo largement partagée mercredi sur les réseaux sociaux, Macky Sall a promis devant ses partisans une « victoire en 2024 » lors d’un déplacement à Paris, sans déclarer officiellement sa candidature.

(avec AFP)

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