Sa dette restructurée, la Zambie entrevoit le bout du tunnel

Les créanciers, Chine et pays occidentaux, sont parvenus à un accord pour restructurer une partie de la dette de la Zambie, à Paris, en marge du sommet pour un nouveau pacte financier.

Le président égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président zambien Hakainde Hichilema (de gauche à droite) lors de la séance de clôture du sommet du nouveau pacte financier mondial, à Paris, le 23 juin 2023. © Lewis Joly/AFP

Publié le 23 juin 2023 Lecture : 3 minutes.

« Aujourd’hui il y a un accord » entre les pays créanciers pour restructurer 6,3 milliards de dollars de dette, a annoncé le 23 juin une source gouvernementale française en marge du sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris, où sont présents les principaux prêteurs du pays africain.

Après le défaut de la Zambie sur sa dette en 2020, les négociations achoppaient jusqu’ici sur des divergences entre les créanciers occidentaux et chinois.

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La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, avait déjà félicité en milieu de journée le président zambien Hakainde Hichilema lors d’une intervention au sommet. Elle a salué une restructuration « agile et efficace », évoquant « un grand moment de célébration ».

Un accord « historique »

Emmanuel Macron, organisateur du « Sommet pour un nouveau pacte financier », qui se termine aujourd’hui, a applaudi un accord « historique », jeudi soir sur Twitter, ajoutant: « Nous restons mobilisés pour que d’autres pays confrontés au piège de la dette bénéficient d’une réponse multilatérale ».

c’est une étape importante sur le chemin de la reprise économique et de la croissance

La dette totale de la Zambie est évaluée à 32,8 milliards de dollars, dont 18,6 milliards auprès de créanciers étrangers, selon les chiffres de son ministère des Finances à la fin 2022.

Sur son compte Twitter, le président zambien Hakainde Hichilema a remercié « les créditeurs officiels pour leur soutien et leur engagement continu », estimant que cet accord était « une étape importante sur le chemin de la reprise économique et de la croissance ».

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Le gouvernement « n’a pas encore vu la totalité de l’accord mais pour le moment c’est une bonne chose », a aussi réagi à Lusaka une source proche de la présidence.

Processus « difficile »

L’accord annoncé jeudi fait suite à celui qui avait été trouvé en novembre dernier sur la dette du Tchad par les créanciers des pays vulnérables, réunis dans un « cadre commun » sur la restructuration des dettes sous l’égide du G20. Ce processus de négociation est toutefois jugé trop lent depuis sa mise en place car il implique de nombreux membres aux intérêts divergents.

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La restructuration de la dette zambienne annoncée jeudi porte sur les prêts bilatéraux, consentis par des États, qui sont de 6,3 milliards de dollars, dont 4,1 milliards pour la seule Chine, a indiqué la source gouvernementale française, parlant d’un processus « difficile » entre créanciers.

Les créanciers privés (6,8 milliards de dollars) devront « faire un effort comparable à celui qu’on a fait », a poursuivi la source, évoquant une clause présente dans l’accord annoncé jeudi, qui a été approuvé par Lusaka et le FMI. Une partie de la dette extérieure zambienne est également détenue par le FMI, la Banque mondiale et les banques multilatérales de développement, et elle ne peut pas être restructurée.

Le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, s’est félicité de l’accord « qui contribuera à débloquer des investissements privés, à rétablir la croissance et à accélérer la création d’emplois en Zambie ».

Soutiens financiers

Dans un an exactement, le pays sera éligible pour recevoir des soutiens financiers sous forme de dons de la part de l’Association internationale de développement (IDA), une branche de la Banque mondiale, précise un communiqué.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a salué également cet accord, exhortant désormais « tous les créanciers officiels bilatéraux et du secteur privé à finaliser rapidement le processus de restructuration de la dette ».

La dette de la Zambie avait explosé sous le règne de l’ex-président Edgar Lungu, critiqué pour avoir contracté des emprunts massifs destinés à financer une frénésie de projets d’infrastructures pendant ses six années de présidence, avant son départ en 2021.

(avec AFP)

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