Pikine, un « Sénégal en miniature » au bord de la rupture
Les manifestations de début juin ont fait huit morts à Pikine. La deuxième ville du pays, en banlieue de Dakar, est un concentré des crispations de la société sénégalaise. Mais elle reste aussi une terre à l’identité forte et à la jeunesse créative.
« C’est là que bat le pouls de Pikine. » Le stade Alassane-Djigo est le lieu emblématique de la ville. Une arène colorée et décrépie, qui devient un point de rassemblement les jours de match de l’AS Pikine. Dans l’enceinte entourée de camions de mangues tout droit venues de Casamance, Moustapha Faye lève la grille de sa boutique.
L’ancien entraîneur des « banlieusards » a 47 ans, et cela fait déjà vingt-cinq ans qu’il vit dans cette commune de Dakar, deuxième ville du Sénégal par sa taille (1,2 million d’habitants). En préparant des cafés solubles à ses premiers clients, il décrit une « cité populaire très fière », dotée une identité locale forte, marquée autant par ses joueurs de football que par ses rappeurs ou ses lutteurs : « la pikinité ». « Pour moi, Pikine, c’est Marseille ; et Dakar, c’est Paris. La culture de la ville s’est construite en opposition à la grande et riche capitale, située à seulement quelques kilomètres », poursuit-il en jetant un coup d’œil aux jeunes qui s’entraînent. « Un esprit rebelle » qui a jailli au début de juin…
Embrasement
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