Au Gabon, dans les coulisses du calendrier électoral

Le gouvernement gabonais a finalement validé le 26 août comme date des élections présidentielle, législatives et locales. Pourtant jusqu’ici, il privilégiait celle du 2 septembre, craignant des retards. Explications.

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, le 3 juin à Ankara. © METIN AKTAS/Anadolu Agency via AFP

Publié le 27 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

Le conseil des ministres, convoqué ce 26 juin par le président Ali Bongo Ondimba, a tranché : les scrutins présidentiel, législatif et locaux seront organisés le 26 août prochain. Cette date avait été proposée la veille par le Centre gabonais des élections (CGE), présidé par Michel Stéphane Bonda et rassemblant notamment en son sein les représentants du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) et de l’opposition.

Un calendrier très serré

La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 11 juillet, tandis que les campagnes électorales débuteront le 11 août pour la présidentielle et le 16 août pour les législatives et les locales, pour s’achever le 25 août. Un calendrier qui ne laisse que peu de temps : les candidats à la magistrature suprême – dont Ali Bongo Ondimba ou l’opposant Alexandre Barro-Chambrier ne font pas encore officiellement partie – devront avoir déposé leur dossier dans deux semaines.

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Ce timing paraît particulièrement serré, alors que l’opposition tente encore de faire émerger un candidat de consensus, et que le président sortant n’a pas dévoilé son équipe de campagne. Ce calendrier et la date du 26 août en ont surpris plus d’un. Selon nos informations, et comme nous l’avions initialement écrit, le gouvernement gabonais prévoyait jusqu’à il y a peu d’organiser les scrutins une semaine plus tard, le 2 septembre.

Le président s’est laissé convaincre

Ali Bongo Ondimba, son Premier ministre Alain-Claude Bilie By Nze et leurs équipes estimaient ainsi que la bonne organisation des élections nécessitait de prendre des libertés avec le texte fondamental gabonais – selon lequel la présidentielle doit avoir lieu entre un mois et deux mois avant l’anniversaire de la prestation de serment du président du 26 septembre 2016 – et de décaler la date du scrutin d’une semaine. C’est ainsi que le 2 septembre avait été choisi.

Mais ces dernières semaines, le CGE est parvenu à accélérer le calendrier, et à convaincre ses interlocuteurs qu’il était possible de respecter la Constitution tout en garantissant la crédibilité des élections. L’exécutif a alors accepté de revoir ses plans. En outre, le président s’est laissé convaincre – notamment par son Premier ministre – d’organiser les locales en même temps que la présidentielle et les législatives.

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