Qatar Airways et Royal Air Maroc, adversaires et partenaires entre Casa et Doha

La compagnie aérienne qatarie assure désormais en son nom les vols entre le Maroc et le Qatar, sans que l’accord de partage de codes avec la RAM ne soit remis en question.

Qatar Airways opère 242 avions de ligne (ici un Airbus A350). © CHRISTOF STACHE/AFP.

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Publié le 3 juillet 2023 Lecture : 3 minutes.

Depuis le 30 juin, Royal Air Maroc n’est plus la seule compagnie aérienne sur la route reliant Casablanca à Doha, comme c’était le cas quotidiennement depuis septembre 2022 – date de la reprise des vols du pavillon marocain vers le Qatar après la longue interruption liée au Covid.

Cette période de monopole n’avait connu qu’une exception, lors de l’épopée de l’équipe nationale de football jusqu’en demi-finale durant la Coupe du monde 2022 au Qatar. Des vols spéciaux avaient alors été opérés au nom de la RAM par Qatar Airway, mais sur la trentaine de promis, seule une vingtaine d’entre eux avaient été réalisés, ce qui n’avait pas manqué de créer des polémiques.

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Test sur Marrakech

Depuis quelques jours, Qatar Airways a donc repris en son nom propre la liaison qui était jusqu’ici uniquement assurée par son partenaire au sein de l’alliance Oneworld via un accord de partage de codes. Accord qu’il n’est toutefois pas question toutefois d’abandonner, a indiqué à Jeune Afrique Hendrik Du Preez, vice-président Afrique de Qatar Airways, rencontré à Nairobi à la mi-juin.

« La RAM a été d’un grand soutien durant ces derniers mois, et il s’agira au contraire de voir comment nous pouvons aller encore plus loin ensemble », a-t-il expliqué, insistant sur cette logique « gagnant-gagnant » de partenariats, lesquels permettent d’offrir plus de choix aux passagers, notamment au niveau des horaires.

Aux trajets quotidiens entre Casablanca et Doha opérés par la RAM, s’ajoutent donc quatre vols hebdomadaires du pavillon qatari, qui prolongent leur route jusqu’à Marrakech. Une nouvelle destination que « teste » le pavillon qatari, comme il le fera bientôt avec Kinshasa, en RDC.

Contretemps au Soudan

Pour l’instant seulement desservie par la filiale cargo de Qatar Airways, la capitale congolaise devrait en effet accueillir prochainement ses premiers passagers en provenance de Doha, sur une fréquence probablement trihebdomadaire. « Les travaux préliminaires pour l’ouverture de la destination Kinshasa doivent être entamés durant cet exercice financier », précise Hendrik Du Preez, l’année fiscale qatarie commençant au 1er avril.

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Kinshasa deviendra ainsi, après Casablanca et Marrakech, la 30e ou 31e destination africaine de la compagnie à la tête d’oryx d’Arabie, selon qu’elle ouvre avant ou après Juba, la capitale du Sud-Soudan, également à l’agenda 2023. Khartoum a, en revanche, dû être retiré de cette liste après le coup d’État soudanais au cours duquel l’aéroport a été entièrement détruit.

La fermeture de l’espace aérien soudanais, toujours en vigueur au moins jusqu’au 10 juillet, perturbe d’ailleurs le programme de vols africains de Qatar Airways, en particulier sur ses routes vers l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, occasionnant un temps de voyage additionnel qu’Hendrik du Preez estime à deux heures pour le Nigeria par exemple.

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Toujours plus de coopération avec Rwandair

Si la compagnie aérienne forte de 242 avions de ligne se félicite pour sa relation de confiance avec ses partenaires, l’officialisation de son rachat partiel de Rwandair, annoncé en février 2020 et censé être dans « sa toute dernière phase » depuis plus d’un an, se fait encore attendre.

Hendrik Du Preez assure « ne pas être en mesure de donner des délais », pas plus qu’Yvonne Manzi Makolo, interrogée par Jeune Afrique après l’arrivée du premier vol Rwandair à Paris. Mais le vice-président Afrique de Qatar Airways indique que l’accord de partage de codes entre les deux compagnies ne cesse de se renforcer.

« Ce partenariat couvre actuellement 63 routes, et dès que nous avons les autorisations des autorités des pays concernés, nous continuons à ajouter des destinations », souligne-t-il. Si « la majorité du réseau européen et américain des deux compagnies est désormais concernée », un certain nombre de destinations africaines manquent encore, précise notre interlocuteur.

Le pavillon qatari a en outre inauguré le 3 mai à Kigali son premier hub cargo hors de son propre pays, qui doit s’appuyer sur les services de manutention de fret de Rwandair.

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