Des agences alarmées par le taux de malnutrition des enfants
En Somalie, un enfant sur six est atteint de malnutrition aiguë en raison du prix élevé des vivres et du manque d’accès aux aliments de base, dû au conflit qui continue de sévir dans le pays, selon un rapport d’alerte précoce.
Cette situation d’urgence est la conséquence du conflit, conjugué à l’hyperinflation et à des pluies Deyr (précipitations tombées entre octobre et décembre 2008) inférieures à la normale, selon un rapport publié conjointement par l’Unité d’analyse de la sécurité alimentaire (FAO/FSAU) en Somalie et le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWS Net), le 20 février.
Les régions du Bas et du Moyen Shabelle sont les plus touchées, bien que la situation se soit également aggravée dans le centre de la Somalie.
La FSAU et ses partenaires ont mené 17 évaluations nutritionnelles entre octobre et décembre 2008 et « sur ces évaluations, huit ont permis de déceler des taux de malnutrition aiguë globale [GAM] inférieurs au seuil d’urgence de 15 pour cent, trois, des taux entre 15 et 19,9 pour cent, et les six autres, des taux inférieurs à 20 pour cent ».
Selon le rapport, près de 43 pour cent de la population, soit quelque 3,2 millions de personnes, ont « besoin de recevoir d’urgence une aide aux moyens de subsistance et une aide vitale ».
La crise alimentaire urbaine, qui prend de l’ampleur, touche quelque 705 000 habitants. « Sur ce total, 565 000, qui se trouvent en situation de Crise alimentaire et des moyens d’existence aiguë [AFLC], ont besoin de recevoir une aide d’urgence aux moyens de subsistance, et 140 000, en situation d’Urgence humanitaire [HE], ont besoin de recevoir d’urgence à la fois une aide aux moyens de subsistance et une aide vitale ».
Au moins un million de personnes récemment déplacées et 275 000 personnes déplacées à long terme ont également été touchées par la crise des prix alimentaires.
En outre, l’accès des populations urbaines pauvres aux vivres est gravement limité par des prix exceptionnellement élevés. Le prix du riz importé et des céréales locales a notamment augmenté de 230 à 350 pour cent depuis le début de l’année 2008.
« Cette hausse des prix est bien plus importante que l’augmentation mondiale du prix des céréales », ont déclaré les agences.
Bien que les prix aient baissé depuis octobre 2008, ce qui a permis d’aider quelque peu ?les populations?, ils restent supérieurs de 450 à 780 pour cent à la normale.
Le problème est encore plus grave dans les régions rurales, où « 650 000 personnes, en situation de HE, ont besoin d’urgence d’interventions d’aide aux moyens de subsistance et d’aide vitale ; ?et où? 565 000, en situation d’AFLC, ont besoin d’une aide d’urgence aux moyens de subsistance ».
« La gravité et l’ampleur de la crise rurale sont particulièrement préoccupantes dans les régions de Galgudud, de Mudug, de Hiran et du Moyen Shabelle, où 50 à 70 pour cent de la population rurale dans son ensemble est en crise et où le nombre d’habitants en situation de HE est supérieur au nombre d’habitants en situation d’AFLC », ont averti les agences.
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