Des Rwandais réfugiés en RDC optent pour le retour
Les Rwandais qui vivent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis le début des années 1990 ont commencé à retourner chez eux à la suite d’une offensive militaire conjointe, lancée contre les rebelles, selon les autorités.
Dans un communiqué daté du 12 février, les armées congolaise et rwandaise ont dit que les rapatriés avaient été retenus en otage par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ils s’étaient toutefois distancés du mouvement rebelle, accusé de crimes de guerre.
Certains rapatriés, qui auraient été impliqués dans le génocide de 1994, selon le ministère rwandais de l’Intérieur, seront soumis à des contrôles. Les suspects seront traduits devant les tribunaux gacaca locaux.
Les rapatriés ont dit craindre des représailles. Beatrice Bwemalo, qui vivait dans la province du Nord-Kivu depuis 1995, a-t-elle dit, a déclaré que son mari avait disparu. « Je ne sais pas où il est détenu », a-t-elle dit, au poste frontalier de Rubizi, où des centaines de rapatriés passaient des contrôles.
Mme Bwemalo a passé les trois premières années dans un camp de réfugiés où elle a rencontré son mari, Jeremy Kankiriho, un combattant des FDLR. Elle s’est ensuite installée dans une base rebelle de la région de Walikale, où elle vivait, depuis lors, en compagnie de M. Kankiriho, jusqu’au jour où Mme Bwemalo, ses trois enfants et une dizaine de combattants ont été « sauvés » par les forces conjointes. Son mari a été capturé.
Jill Rutaremara, porte-parole de l’armée rwandaise, a refusé de livrer tout commentaire sur le sort des combattants capturés au cours des opérations, qui se poursuivent.
Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), des centaines de réfugiés ont émergé des régions reculées de l’est de la RDC pour être rapatriés au Rwanda depuis le lancement de l’offensive, le 20 janvier.
« Les civils rwandais, des femmes et des enfants, pour la plupart, disent retourner chez eux volontairement. Certains ont déclaré que leurs leaders leur avaient dit qu’il était temps de rentrer chez eux. Globalement, ils sont en bonne santé, quoique visiblement fatigués de leurs longues marches et de leurs trajets en camions depuis les points de rassemblement du HCR jusqu’à Bukavu », a déclaré à la presse Ron Redmond, porte-parole du HCR, le 6 février.
Entre le 4 janvier et le 3 février, la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) a également rapatrié 335 anciens combattants des FDLR et leurs familles au Rwanda et confié plus de 120 civils rwandais aux soins du HCR. Des sources des armées rwandaise et congolaise ont indiqué que plus de 2 600 combattants et leurs familles s’étaient rendus et qu’ils étaient retournés chez eux.
Les rapatriés sont hébergés dans les centres de transit temporaires du HCR, à la frontière entre le Rwanda et la RDC, avant d’être transférés dans divers camps. Arrivés là, ils attendent une dernière aide à la réinstallation avant de retourner au sein de leurs anciennes communautés. Les combattants sont envoyés dans des centres de réhabilitation dans la province du Nord, avant d’être, eux aussi, réinstallés.
Quelque 50 000 réfugiés rwandais, essentiellement originaires des centres urbains, vivent en exil en RDC depuis 1994, selon le HCR. Des centaines de soldats rwandais sont entrés dans l’est de la RDC pour soutenir les opérations menées par les forces armées du gouvernement congolais contre les FDLR.
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