Choléra: un scénario catastrophe qui ne cesse de s’aggraver
Au cours des prochaines semaines, l’épidémie de choléra au Zimbabwe risque de devenir encore plus grave que le pire cas de figure envisagé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et il reste encore deux mois environ avant la fin de la saison des pluies.
En décembre 2008, l’OMS avait annoncé que le nombre de cas de choléra pourrait grimper jusqu’à 60 000 avant la fin de la saison des pluies en mars 2009, mais Gregory Härtl, porte-parole du bureau d’Alerte et d’action en cas d’épidémie et de pandémie, à Genève, a indiqué à IRIN qu’au 25 janvier, 53 306 cas de choléra et 2 872 décès avaient été recensés depuis le début de l’épidémie, en août 2008.
Le choléra, une maladie hydrique facile à soigner, se transmet aisément lorsque les conditions d’hygiène sont insuffisantes et devrait continuer de sévir au Zimbabwe jusqu’à ce que les précipitations diminuent.
Dans son édition du 26 janvier, The Herald, quotidien étatique, a claironné le « recul » du choléra à Harare, la capitale, tout en avertissant que la maladie était « encore présente dans la ville, en particulier dans les banlieues sud-ouest, et si nous baissons notre garde ou que nous diminuons nos efforts, de quelque façon que ce soit, le nombre de cas explosera ».
M. Härtl a pourtant indiqué que les conditions à l’origine de l’épidémie de choléra au Zimbabwe subsistaient. « Le sous-investissement systémique dans les infrastructures hydrauliques et sanitaires et dans le système de santé … Ces conditions ne vont pas changer du jour au lendemain ».
Le bilan des victimes du choléra au Zimbabwe est désormais supérieur au nombre de personnes ayant succombé à la maladie sur l’ensemble du continent africain, depuis plusieurs années : en 2001 (2 590 décès), en 2003 (1 884), en 2004 (2 331) et en 2005 (2 230), selon l’OMS. Aucune statistique n’a été communiquée pour 2006, 2007 et 2008. En 2000, 4 610 cas de décès dus au choléra ont été recensés en Afrique, et 4 551, en 2002.
Débordement dans la région
La maladie s’est également propagée dans les pays voisins. Barbara Hogan, ministre de la Santé sud-africaine, a déclaré à la télévision locale que l’épidémie de choléra en Afrique du Sud s’était propagée à partir du Zimbabwe voisin.
Selon les médias locaux, entre le 15 novembre et le 24 janvier, 5 696 cas ont été diagnostiqués en Afrique du Sud et 36 personnes ont succombé à la maladie.
Le National Institute for Communicable Diseases (NICD) d’Afrique du Sud note sur son site Internet que la souche de choléra décelée à la fois en Afrique du Sud et au Zimbabwe est la bactérie Vibrio cholerae, sérogroupe O1, biotype El Tor, sérotypes Ogawa.
Selon le bulletin d’information régional publié par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) le 23 janvier 2009, des cas de choléra ont été signalés dans neuf pays d’Afrique australe : l’Angola, le Botswana, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, l’Afrique du Sud, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe.
« Des cas d’infection transfrontalière ont été recensés et le choléra devient endémique (récurrent tout au long de l’année) dans la plupart des pays touchés », selon OCHA.
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