Secoué par les chocs économiques mondiaux

Le Malawi est devenu le premier bénéficiaire de la Facilité de protection contre les chocs exogènes (ESF), un système conçu par le Fonds monétaire international pour améliorer les conditions économiques néfastes qui échappent au contrôle des pays.

Publié le 26 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

Le Malawi, un des pays les plus pauvres du monde, qui affiche toutefois un des taux de croissance les plus élevés du monde, a été durement frappé par la hausse du prix des carburants et des engrais, qui a réduit sa période d’importation à environ cinq semaines, en septembre 2008.

Et ce, bien que le pays ait été « soutenu par la concentration saisonnière des recettes générées par la production de tabac [une importante source de devises] entre avril et septembre », selon la Demande de mise en place d’une facilité de protection contre les chocs exogènes sur une période d’un an, un rapport publié par le personnel du FMI, le 21 janvier.

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Le 3 décembre 2008, le FMI a approuvé un prêt de 77,1 millions de dollars ; sur cette somme, 51,4 millions ont été débloqués immédiatement.

Bien que le cours mondial du pétrole ait considérablement chuté depuis le début de la récession mondiale, « les conséquences néfastes de la hausse préalable des prix continueront de se faire sentir au cours des prochains mois, car les contrats d’importation actuels de pétrole et d’engrais ont été conclus aux tarifs élevés, pratiqués précédemment », a déclaré Takatoshi Kato, directeur adjoint et président par intérim du FMI.

L’ESF ayant été modifiée en novembre 2008, il est désormais plus facile pour les pays à faible revenu d’obtenir des fonds par ce biais. Le remboursement commence cinq ans et demi après le versement et le prêt doit être remboursé en 10 ans, à un taux d’intérêt de 0,5 pour cent.

Bien qu’il soit peu probable que la crise mondiale des marchés financiers touche directement le Malawi, elle se « manifestera par une demande réduite de nos exportations au cours de l’année qui vient [2009], ce qui compromettra la croissance économique du pays et entravera les efforts déployés en vue de réduire la pauvreté », a déclaré Victor Mbewe, gouverneur de la banque de réserve du Malawi, à Lilongwe, la capitale, le 19 décembre.

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Inflation des prix alimentaires

L’inflation a atteint 9,9 pour cent en décembre, contre 9,6 pour cent au cours du mois précédent, selon le Bureau national des statistiques du Malawi (BNSM), tandis que l’inflation des prix alimentaires s’élevait à 8,1 pour cent.

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Le BNSM a imputé l’inflation des prix alimentaires à une pénurie de maïs, l’aliment de base des Malawites, dans certaines régions du pays : certaines communautés ayant épuisé leurs réserves de maïs se nourrissent désormais de fruits sauvages, selon les médias locaux.

Dans le sillage de la sécheresse grave de 2005, le Malawi a lancé un programme de subventions sur les engrais qui a engendré une augmentation d’environ 73 pour cent de la production de maïs, en 2007, par rapport à la moyenne des cinq dernières années, selon le gouvernement du président Bingu wa Mutharika.

En mai 2008, le gouvernement a annoncé un autre surplus de 500 000 tonnes. Il faut environ deux millions de tonnes de maïs par an pour nourrir les plus de 12 millions d’habitants que compte le pays.

Toutefois, selon une étude réalisée par l’université publique du Michigan, aux Etats-Unis, à la fin de l’année 2008, il est possible que des estimations inexactes de la production aient encouragé l’exportation de quantités de maïs plus importantes, ce qui aurait aggravé l’insécurité alimentaire au Malawi et en Zambie voisine.

« Certains signes portent à croire qu’une crise alimentaire pourrait se déclencher en Zambie et peut-être au Malawi au début de l’année 2009, non pas en raison du prix élevé des vivres dans le monde, mais du fait de pénuries matérielles potentielles, qui risquent de faire considérablement grimper le prix du maïs au cours des prochains mois », pouvait-on lire dans l’étude.

Si ces prévisions se révélaient justes, on observerait une hausse du prix du maïs ainsi que des pénuries pendant les élections, prévues pour mai 2009, au cours desquelles M. Mutharika s’opposera à son grand rival, l’ancien président Bakili Muluzi.

Selon M. Kato du FMI, il est important que le Malawi instaure une discipline fiscale plus stricte, et qu’il « résiste aux pressions des dépenses, en particulier à l’approche des élections de mai 2009 ».

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