Un nouvel outil pour mesurer la résistance des populations
Un nouvel outil d’analyse, destiné à mesurer la résistance des foyers exposés à des conditions de stress extrême, permettra aux organisations humanitaires de concevoir l’aide en fonction du degré de vulnérabilité des bénéficiaires.
Ce concept a été imaginé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le département d’économie agricole et d’économie des ressources de l’université de Florence, en Italie, à partir de données recueillies dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
« Les Palestiniens vivent dans des conditions de stress incroyables depuis longtemps ; tout le monde est vulnérable, là-bas. Malgré cela, ils continuent de vivre et de travailler dans cette situation ; c’est une communauté particulièrement résistante », a indiqué Luca Alinovi, économiste principal à la FAO, pour expliquer pourquoi les TPO avaient été choisis pour la conception de l’outil.
Le Bureau central palestinien des statistiques fournit également « des quantités incroyables de données ; il mène au moins deux ou trois enquêtes par an, contrairement à la plupart des pays », a ajouté M. Alinovi, ce qui a contribué à affiner l’outil d’analyse.
En termes humanitaires, la résistance est la « mesure de la capacité d’un système à supporter les stress et les chocs dans un monde incertain » ; ce concept vient à peine de commencer à être appliqué dans le domaine de la sécurité alimentaire, selon un article de M. Alinovi et ses collaborateurs dans le cadre du projet.
« L’idée, c’est que ce concept pourrait compléter la méthode des systèmes d’alerte précoce (EWS). Les EWS visent à prévoir les crises, tandis que le cadre de résistance vise à évaluer l’état de santé actuel d’un système d’alimentation et, par là même, sa capacité à supporter les chocs, si ceux-ci devaient se produire », pouvait-on lire dans l’article.
Les données sont recueillies et classées dans les cinq catégories prévues dans le cadre conceptuel de l’outil : les filets de sécurité sociaux actuels, l’accès aux services publics, les biens, les revenus et l’accès aux vivres, la capacité d’adaptation des ménages et la stabilité de l’approvisionnement alimentaire.
Les données sont ensuite converties en variables numériques, qui permettent de déterminer le degré de résistance sur une échelle logarithmique.
« Le degré de résistance ainsi calculé permet de déterminer le type d’interventions nécessaires en cas de pénuries alimentaires graves (subventions ou aide alimentaire) dans le pays concerné », a indiqué M. Alinovi. « Cela permet également de concevoir des interventions humanitaires à long terme ».
La FAO prévoit de se servir de cet outil au Kenya et peut-être au Soudan au cours des prochains mois.
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