Une attaque rebelle aurait fait cinquante morts

Cinquante personnes auraient perdu la vie et au moins neuf personnes auraient été enlevées au cours d’attaques menées contre des villages du sud-ouest du Soudan, près de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), ont rapporté les habitants de la région

Publié le 9 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

Selon les autorités de Juba, capitale du Sud-Soudan, les responsables de l’attaque du 5 janvier pourraient être parmi les combattants restants de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), mouvement rebelle ougandais.

« Selon les informations que nous avons reçues de l’Etat, ils ont enlevé sept hommes et deux femmes », a indiqué à IRIN Bashir Bhandi, directeur du Comité parlementaire du Sud-Soudan sur la communication, le 6 janvier.

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Selon les Nations Unies, les rebelles auraient tué plusieurs centaines de personnes dans le nord-est de la RDC depuis décembre.

Cette vague de violence fait suite à une offensive lancée contre le groupe rebelle par l’Ouganda, avec l’aide des forces du Sud-Soudan et de la RDC, après que Joseph Kony, le leader solitaire du mouvement, ne se fut une nouvelle fois pas présenté pour signer un accord de paix négocié par le Soudan au début du mois de décembre.

Les attaques menées à l’heure actuelle contre la LRA, qui semble moribonde, pourraient donner un nouveau souffle au mouvement rebelle, et se solder par une reprise des affrontements, ont néanmoins averti les analystes.

À ce jour, environ 7 300 personnes ont été déplacées dans le sud-ouest du Soudan et leurs familles d’accueil ont reçu 20 tonnes de rations alimentaires de la part du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, selon le Centre d’actualités des Nations Unies.

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« Le nombre de personnes tuées ou enlevées a dépassé 50 », a déclaré M. Bhandi à IRIN. « Ils pillent et tuent. Ils les emmènent dans la forêt. Aucune des personnes qu’ils ont emmenées dans la forêt n’a jamais été retrouvée vivante. Ils les tuent ».

« On m’a dit que notre armée n’était pas prête à affronter la LRA et les habitants sont en train de déterrer les fusils qu’ils gardaient cachés sous terre pour pouvoir se défendre eux-mêmes », a déclaré Jimmy Wongo, député de la région. « Je ne comprends pas comment la LRA a pu enlever sept hommes et deux femmes hier ».

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Selon Martin Ellia Lomuro, ministre des Affaires législatives au Sud-Soudan, les autorités avaient fait tout leur possible pour tenter d’arrêter les massacres.

« Non seulement nous avons fermé nos frontières, mais nous avons soutenu l’initiative régionale menée pour contrôler la LRA », a indiqué M. Lomuro. « Ce qui se passe en Equatoria occidental est très étrange », a-t-il ajouté. « C’est un sujet de préoccupation grave à la fois pour l’Assemblée législative et pour le pouvoir exécutif ».

Attaques en RDC

En RDC, la LRA a été accusée d’avoir tué sept personnes dans le village de Napopo, le 4 janvier, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui reprenait les propos de sources locales. Plusieurs personnes auraient également été enlevées.

OCHA a également rapporté que des groupes de la LRA avaient mené des raids dans différentes régions du nord-est de la RDC au cours des premiers jours de janvier.

Toujours dans le nord-est de la RDC, une équipe du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est rendue dans la ville de Faradje, que la LRA a attaquée les 25 et 26 décembre, faisant environ 70 morts et forçant 40 000 personnes à fuir.

« Notre mission a trouvé Faradje pillée et détruite par les incendies », a déclaré à la presse Ron Redmond, porte-parole du HCR, à Genève.

Plus de 800 maisons, trois écoles, plusieurs bâtiments publics et centres de santé ont été incendiés, et la plupart des familles ont perdu leur récolte annuelle dans l’incendie, selon le HCR.

Les principaux besoins concernent les vivres, l’hébergement et les médicaments, selon M. Redmond. « Toutefois, la région reste extrêmement instable et l’insécurité est un obstacle important qui nous empêche, à nous comme à d’autres organisations, de nous rendre sur place ».

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