Les enfants de Gaza dans la ligne de tir
Les enfants de Gaza – soit environ 56 pour cent des 1,5 million d’habitants que compte la Bande de Gaza – luttent pour survivre à l’offensive israélienne, menée depuis le 27 décembre.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre le 27 décembre et le 8 janvier, 660 Palestiniens ont été tués, dont 176 enfants et 86 femmes ; 2 950 ont été blessés, dont 40 pour cent d’enfants et 18 pour cent de femmes.
Interrogé sur le nombre élevé de victimes chez les enfants, le major Peter Lerner, porte-parole du ministère israélien de la Défense a déclaré à IRIN : « Le Hamas profite de la population civile, dont elle se sert comme d’un bouclier ».
« Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de porter préjudice aux non-combattants ; tout dommage collatéral qui pourrait leur être causé relève de la responsabilité du Hamas », pouvait-on lire dans un communiqué publié par le ministère israélien des Affaires étrangères, le 6 janvier.
Mais les enfants sont vulnérables pour d’autres raisons : 50 000 d’entre eux étaient atteints de malnutrition à Gaza avant l’offensive, et la moitié des enfants de moins de deux ans souffraient d’anémie, selon Save the Children.
En outre, aucun service de santé primaire (y compris les services de vaccination) n’est plus assuré auprès de la population, d’après l’OMS, et les enfants sont ainsi exposés au risque de contracter des maladies telles que l’hépatite ou la rougeole.
Environ un million de personnes, dont 560 000 enfants, vivent sans eau ni électricité, d’après Save the Children. Parce que les populations manquent d’électricité pour se chauffer pendant la nuit, les enfants risquent également l’hypothermie, et notamment les bébés et les nouveau-nés, toujours selon l’organisme.
Traumatisés
« Aujourd’hui, les enfants sont traumatisés et très anxieux ; ils sont constamment en alerte à cause des bombardements continuels », a expliqué Eyad al-Sarraj, psychiatre directeur du Programme communautaire de santé mentale de Gaza, qui dirige neuf cabinets de psychiatrie à Gaza. « Les enfants sont agités, n’arrivent pas à dormir, ils sont agressifs et urinent souvent au lit ».
« De l’intérieur de chez moi, j’entends les bombardements. Toutes les fenêtres de la maison ont volé en éclats », a raconté une fillette de 13 ans, qui habite la ville de Gaza.
Cela fait neuf jours qu’elle est bloquée chez elle, sans électricité, avec sa mère et ses deux frères. « Je suis terrifiée, je n’arrive pas à manger, ni à dormir, ni à boire ».
Sa famille n’a assez d’eau potable chez elle que pour un jour. Dans une autre famille, toujours dans la ville de Gaza, Lana Shaheen, 36 ans, mère de deux enfants, a déclaré : « Nous sommes tétanisés par la peur ; mes enfants ont des crises de pleurs incontrôlables à cause des frappes aériennes et du bruit des bombardements ».
Les enfants risquent de subir un préjudice psychologique à long terme, selon le docteur al-Sarraj : « les enfants ont perdu la figure du père en tant que protecteur et vont chercher à rejoindre les rangs de groupes militants pour la remplacer ».
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