Les attaques sanglantes de la LRA provoquent un exode dans le nord-est de la RDC

Des dizaines de milliers de civils ont fui leurs villages dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) à la suite d’attaques qui ont fait 189 morts et auraient été menées par l’Armée de résistance du Seigneur, un mouvement rebelle ougandais, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Publié le 31 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Toute la population de Faradje [à 80 kilomètres de la frontière soudanaise], soit quelque 30 000 personnes, est partie. La plupart des habitants se sont réfugiés à Tadu et Kpodo », a indiqué Ivo Brandau, directeur de communication au bureau congolais d’OCHA ; Tadu et Kpodo sont deux villages situés respectivement à 37 et 11 kilomètres de Faradje.

Selon M. Brandau, les organisations humanitaires s’inquiètent à l’idée qu’un grand nombre de civils fuient de crainte de nouvelles attaques.

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Les armées de la RDC, de l’Ouganda et du Sud-Soudan mènent des opérations militaires communes contre la LRA dans le nord-est de la RDC, lancées peu après que Joseph Kony, chef du mouvement rebelle, ne se fut une nouvelle fois pas présenté, au début du mois de décembre, pour la signature prévue de l’accord de paix final.

D’après M. Brandau, la région de Bangadi (à 200 kilomètres au nord-ouest de Faradje) est particulièrement vulnérable car l’armée n’y est pas présente.

Selon une mission de terrain, dépêchée par OCHA, les populations déplacées en provenance de Kiliwa et Paika se sont rendues à Masabe, à 75 kilomètres de la ville de Dungu (à environ 120 kilomètres à l’ouest de Faradje).

« On ignore encore combien ils sont exactement. Un autre groupe d’environ 180 familles se trouverait à Duru (à environ 150 kilomètres à l’ouest de Faradje). Cette région est considérée comme une zone à risque en raison de la présence de la LRA », a expliqué M. Brandau.

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Ces derniers jours, d’après les autorités locales et les habitants de la région, 40 personnes ont été tuées à Faradje, 89 à Doruma (environ 250 kilomètres au nord-ouest de Faradje) et 60 à Gurga, a-t-il ajouté. « Les villages et les représentants des autorités locales cherchent encore les corps ».

Meurtres de citoyens importants

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A Faradje, plusieurs citoyens importants ont été tués au cours de l’attaque, dont un médecin chef, deux pasteurs, un inspecteur de l’éducation, un pharmacien et le directeur adjoint du Directoire général des migrations.

Léandres Bwilu, administrateur du territoire de Dungu, a expliqué à IRIN que les rebelles ougandais avaient attaqué plusieurs villages de la région, mais il a refusé de livrer tout autre commentaire.

Une vingtaine d’enfants ont été enlevés pendant l’attaque, à Faradje, 120 habitations ont été incendiées, et de nombreux bâtiments, dont l’hôpital et la caserne de police, ont été pillés, selon les habitants dont les propos ont été rapportés par la mission de terrain d’OCHA.

D’après OCHA, la LRA occupe actuellement sept villages des alentours de Doruma : Batande, Manzagala, Mabando, Bagbugu, Nakatilikpa, Nagengwa et Natulugbu.

Le Colonel Léon-Richard Kasongo, porte-parole de l’armée congolaise, a déclaré que les raids aériens lancés contre les positions de la LRA au parc national de la Garamba, dans le nord-est de la RDC, avaient dispersé les rebelles à la fois au nord, vers le Soudan, et au sud, en RDC.

En raison de ces opérations militaires et de la présence de la LRA, il est extrêmement difficile pour les organisations humanitaires d’opérer, et à l’heure actuelle, certaines régions sont totalement inaccessibles aux travailleurs humanitaires.

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